| BLUTAGE, subst. masc. Action de bluter des produits pulvérulents, en particulier la farine; résultat de cette action : 1. Les farines très blanches, c'est-à-dire très purifiées par blutage, sont moins riches en vitamines que les farines bises, qui renferment des parcelles de son et de germes.
R. Lalanne, L'Alim. hum.,1942, p. 79. − P. compar. : 2. Le plein air sent la poudre, comme la vieille salle du cirque Franconi. Les lointains s'effacent; il monte, dans le paysage qui sombre lentement, un ensevelissement blanc, semblable à un gigantesque blutage de farine, que rosoient de petits incendies, allumés dans le bois.
E. et J. de Goncourt, Journal,1870, p. 647. − P. anal. Nettoyage préalable que l'on fait subir aux chiffons pour la préparation de la pâte à papier. Après le blutage, qui sépare les déchets des chiffons, viennent le lavage et le lessivage (E. Leclerc, Nouv. manuel complet de typogr.,1932, p. 547). Prononc. : [blyta:ʒ]. Étymol. et Hist. 1. 1546 fig. belutaige « coitus » (Rabelais, Le Tiers Livre, éd. Marty-Laveaux, ch. 19, t. 2, p. 97), attest. isolée; 2. 1556 buletaige « action de tamiser la farine » (Reg. aux public., A. Tournai dans Gdf. Compl.), forme isolée; 1611 belutage et blutage (Cotgr.). Dér. de bluter*; le sens 1 p. ext. est attesté pour buleter dep. ca 1370 (B. De Sebourg dans Gdf.); suff. -age*. Fréq. abs. littér. : 1. |