| BLAIRER, verbe trans. Pop. [Gén. en constr. négative] Ne pas (pouvoir) blairer. Ne pas (pouvoir) sentir, avoir en aversion : 1. − Je suis antimilitariste parce que je ne peux pas blairer les officiers, dit-il [Boris] sur un ton conciliant. Les grivetons, je les aime bien.
Sartre, Le Sursis,1945, p. 302. − [En constr. interr. avec valeur négative] :
2. Poincaré est très populaire... − Populaire? Dans votre Paris. Paris n'est pas la France. Il s'est mis bien du monde à dos au Ministère. Crois-tu que le Midi le blaire bien fort, ce cocardier?
Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 204. − [En constr. affirmative] Rare : 3. Nous qu'avions été jusqu'alors très bien blairés et peinards à l'autre bout de l'arrondissement, bien accueillis, bien tolérés, ...
Céline, Mort à crédit,1936, p. 586. Prononc. : [blε
ʀe] ou [bleʀe] harmonisation vocalique. Pt Rob. transcrit uniquement [e] fermé; Warn. 1968 réserve la prononc. avec [ε] ouvert au lang. soutenu, celle avec [e] fermé au lang. courant. Étymol. ET HIST. − [1914 d'apr. Esn.]; 1915 (L. Sainéan, L'Arg. des tranchées, p. 116).
Dér. de blair*; dés. -er. STAT. − Fréq. abs. littér. : 20. |