| BISMUTH, subst. masc. MINÉR. Métal d'un blanc jaunâtre, tendre et cassant, à structure lamellaire : 1. Obtenu par réduction de l'oxyde par le carbone, le métal brut renferme de l'arsenic, de l'antimoine, du fer, du cuivre, du bismuth, etc., sans parler des métaux précieux. Fondu au four réverbère, le métal laisse séparer le cuivre par liquation; puis une insufflation d'air oxyde l'arsenic, l'antimoine, le fer, mais non le bismuth et les métaux précieux.
L. Guillet, Les Techniques de la métall.,1944, p. 40. − P. ext., MÉD. Sels de ce métal, utilisés notamment pour opacifier le tube digestif ainsi que pour le traitement de certaines affections gastro-duodénales : 2. Pour opacifier le tube digestif de l'animal et pouvoir en fixer l'image sur une plaque radiographique, Holzknecht en Allemagne, puis Cannon à l'université de Harvard (1897) employèrent d'abord les sels de bismuth, que Rieder à Munich (1904) et Beck à New York (1906) introduisirent en radiologie humaine.
M. Bariéty, Ch. Coury, Hist. de la méd.,1963, p. 647. Prononc. et Orth. : [bismyt]. Fouché Prononc. 1959, p. 417 signale : ,,le groupe final -th se prononce [t] dans feldspath, spath, aneth (ou anet), crouth, mammouth, bismuth, luth``. Buben 1935, § 141 note que la consonne [s] : ,,peut devenir sonore dans le voisinage d'une nasale ou liquide, mais le cas est moins fréquent et moins général en français que dans les autres langues, parce que l'influence de l'orthographe tend à conserver la sourde primitive``. Ainsi pour le groupe -sm-, -sn- : asthme, baptismal, bismuth, cosmique, -isme, isthme, jasmin, spasme Buben souligne que Barbeau-Rodhe 1930 ne sonorise jamais; que Passy 1914 prononce [z] dans cosmique, cosmos, et partout ailleurs [s]; que d'apr. Mart. Comment prononce 1913 on entend [z] souvent dans -isme, et même dans -asme mais que ceci s'impose beaucoup moins. Besch. 1845 est le seul dict. transcrivant : bi-ze-mu-te. Ac. 1798 écrit bismuth ou bismut. Étymol. et Hist. [1562 bismuot (Du Pinet, Pline, Lyon, chap. 16 add., p. 624)]; 1597 bissemut (J. Bodin, Theat. de nat., II, 10, p. 360 dans Gdf. Compl.); 1690 bismuth (Fur.). Empr. à l'all. Wismut (a.h.all. id., 1495, b. all. wese mōd 1497 dans Kluge20); « id. » métal connu et décrit par Paracelse en 1526 sous le nom de wismat (ibid.); l'all. a été latinisé en bisemutum vers 1530 par le minéralogiste all. Agricola (1494-1555) d'apr. DEI. Fréq. abs. littér. : 26. DÉR. 1. Bismuthine, subst. fém.a) Minér. Sulfure de bismuth de formule Bi2S3. b) Chim. ,,Composé organique contenant du bismuth et répondant à la formule R3Bi`` (Méd. Biol. t. 1 1970). − [bismytin]. − 1reattest. 1845 (Besch.); dér. de bismuth, suff. -ine*. 2. Bismuthique, adj.Relatif au bismuth. Néphrites bismuthiques. Traitement bismuthique. À base de bismuth. − 1reattest. 1838 (Ac. Compl. 1842); dér. de bismuth, suff. -ique*. BBG. − Colomb. 1952/53, pp. 207-208. − Lammens 1890, pp. 52-53. − Pamart (P.). De l'Alchimie à la chimie. Vie Lang. 1969, p. 138. |