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BIS1, ISE, adj.
D'un gris foncé, grisâtre :
1. Le moulin s'engourdissait sous son toit bis de farine. Genevoix, La Boîte à pêche,1926, p. 198.
SYNT. Dentelle, mousseline bise; un tablier de toile bise; draps, sarraus bis; un temps bis; un teint bis, une peau bise.
En partic. Pain bis. Pain de qualité inférieure, de couleur gris-brun, à cause du son qu'il contient :
2. La misère s'était abattue sur la grand'mère et sur l'enfant. Elles vivaient de rien, d'un morceau de pain bis, d'un sou de lait. Moselly, Terres lorraines,1907, p. 67.
P. métaph. Le pain bis de + subst. abstr. :
3. Modeste jouait, elle, la comédie de l'amour... Lassée d'horreurs, elle revenait à la vie réelle. Elle se mariait avec un notaire, elle mangeait le pain bis d'une vie honnête... Balzac, Modeste Mignon,1844, p. 48.
4. ... mais la philosophie de Lyon l'irritait; il ne put s'accoutumer au pain bis de la scolastique; il partit. Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,1883, p. 249.
PRONONC. ET ORTH. : [bi], fém. [-i:z]. Unanimité de tous les dict. et de tous les ouvrages sur la non prononc. de s final au masc. Grammont Prononc. 1958, p. 93 signale qu'on prononce le pain bis [bis] dans le Midi. Homon. et homogr. : bise (fém. de l'adj. bis) et bise (vent du Nord), bis (adv.).
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 2338 : Rollant ferit en une perre bise). Orig. peu claire. L'hyp. d'un empr. d'un frq. *bîsi « gris, assombri, couvert de nuages » (EWFS2; Gam. Rom.2t. 1, p. 343) à rattacher au frq. *bisa « vent du nord-est » (bise*) est à écarter tant du point de vue sém. que phonét., ne pouvant rendre compte du corresp. ital. bigio. Font de même difficulté du point de vue phonét. l'hyp. d'une transformation de l'adj. gris* (REW3, no3873) ainsi que celle d'un empr. à un b. lat. *bysseus (Diez5, 1rehyp.) « étoffe de coton » dér. du lat. tardif byssus (ier-iies. Apulée, Mét., 11, 3 dans TLL s.v., 2266, 81; gr. β υ ́ σ σ ο ς « coton », Strabon dans Bailly), cette hyp. ne pouvant expliquer l's sonore des formes gallo-romanes. L'hyp. d'une formation p. aphérèse du b. lat. *bombyceus, bombycius « de soie, de la couleur de la soie », dér. de bombyx, v. ce mot (FEW; Diez5, 2ehyp.) fait aussi difficulté du point de vue phonét., à moins de voir avec Horning (Z. rom. Philol., t. 24, p. 545 sqq., t. 25, p. 736 et t. 27, p. 348 sqq.) dans bis et bigio des mots demi-savants.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 202. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 214, b) 341; xxes. : a) 289, b) 319.
BBG. − Dauzat Ling. fr. 1946, p. 320. − Franck (G.). Pierre bise. Rom. R. 1943, t. 34, pp. 193-195; 1945, t. 36, pp. 272-274. − Gray (L. H.). Six romance etymologies. Rom. R. 1942, t. 33, p. 157. − Hatcher (A. G.). Pierre bise again. Rom. R. 1945, t. 36, pp. 266-271. − Hehn (V.). Kulturpflanzen und Haustiere in ihrem Übergang aus Asien nach Griechenland und Italien sowie in das übrige Europa hrsg. von V. Schrader. Berlin, 1902, p. 342.