| BINIOU, subst. masc. MUS. Instrument à vent du folklore breton, proche de la cornemuse. ...l'aigre bombarde / Qui sonne, les binioux à la voix nasillarde (Brizeux, Marie,1840, p. 64):1. Il n'y avait guère, en fait de danseurs, que les vendangeurs de la maison, et peut-être un ou deux jeunes gens des environs que le signal de la cornemuse avait attirés. Je ne saurais dire si le musicien qui jouait du biniou s'en acquittait avec talent, mais il en jouait du moins avec une violence telle, il en tirait des sons si longuement prolongés, si perçants, et qui déchiraient avec tant d'aigreur l'air sonore et calme de la nuit, que je ne m'étonnais plus, en l'écoutant, que le bruit d'un pareil instrument nous fût parvenu de si loin; ...
Fromentin, Dominique,1863, p. 11. 2. ... M. Widor, installé devant son buffet, écoulait des soldes défraîchis de musique, gargouillait là-haut, imitant la voix humaine et la flûte, le biniou et le galoubet, la musette et le basson, rapiotait des balivernes qu'il accompagnait sur la cornemuse...
Huysmans, En route,t. 2, 1895, p. 225. − P. ext., iron. ou péj. Instrument à vent quelconque. − P. méton., arg. des casernes : 3. Biniou...; matelot clairon.
A. Dauzat, L'Arg. de la guerre,1918, p. 245. PRONONC. : [binju]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1799 beniou (Cambry, Voyage, 1, 65 dans Merc. de Fr., 1932, t. 237, p. 708), attest. isolée; 1800 bignou (Bernardin de Saint-Pierre, Décade philosophique, 30 vendémiaire an IX dans R. Philol. fr., t. 45, p. 7), graphie attestée jusqu'en 1827 d'apr. Revue celtique, t. 9, p. 271; 1823 biniou (Mémoires de la Soc. des Antiquaires de France, p. 328).
Empr. au bret. mod. biniou subst. masc. plur. « cornemuse », plur. de béni, subst. fém. « bobine ». STAT. − Fréq. abs. littér. : 22. |