| BILLOT, subst. masc. A.− Tronçon de bille* de bois; tronçon de bille de bois dur, coupé à hauteur utile, et servant d'appui pour poser, façonner, couper, broyer quelque chose. Billot à viande (Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 90): 1. Le sol était jonché çà et là de bois en grume, de billots et de madriers.
P. Borel, Champavert,J. Barraou, le charpentier, 1833, p. 41. − Bloc de bois supportant une enclume (cf. Erckmann-Chatrian, Histoire d'un paysan, t. 1, 1870, p. 163). − MAR. Bloc de bois supportant un mât. Le chouque d'un bas mât est un billot en bois dur (J. Galopin, Cours de lang. mar.,Matelotage et technol., 1925, p. 59). − P. métaph. Livre de beaucoup d'épaisseur (cf. Mérimée, Lettres à Francisque Michel, 1870, p. 106). ♦ Arg. Nigaud (Marcus, 15 fables célèbres, 1947, p. 11; cf. ballot). B.− Spéc. Bloc de bois sur lequel on tranchait la tête des condamnés à la décapitation. Attacher qqn au billot le condamné à mort se laisse attacher au billot. (Proust, Sodome et Gomorrhe,1922, p. 637): 2. ... et je vis à leurs pieds du sang en larges mares, des billots, des gibets, des fers, des piloris.
Hugo, La Légende des siècles,t. 6, 1883, p. 350. − La tête sur le billot. Même menacé de mort (cf. Balzac, Le Cousin Pons, 1847, p. 203). Rem. Emploi au sens de « guillotine » (« le billot de Louis XVI ») dans Chateaubriand, Ét. hist., 1831, p. 443. C.− Région. Bâton (cf. J.-F. Rolland, Dict. du mauvais lang., 1813, p. 21). − AGRIC., CHASSE. Morceau de bois attaché au cou d'un animal dont on veut limiter les mouvements, pour l'empêcher de courir (vache, cheval) ou de chasser (chien). (Attesté dans Ac. 1835-1932). PRONONC. : [bijo]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. a) Entre 1354 et 1377 billoc « bloc de bois » (Les Livres du Roy Modus et de la Royne Ratio, éd. G. Tilander, I, p. 281, 93); 1606 billot de bois (Nicot); d'où 1690 (Fur. : On dit proverbialement, J'en mettrois, ma tête sur le billot); b) 1577 p. anal. « bloc de métal » (Gentillet, Disc. sur les moyens de bien gouverner, p. 617 dans Gdf. Compl. : gros billots de plomb); 2. 1580-81 « bâton qu'on attache le long du flanc de plusieurs chevaux menés à la file » (Montaigne, Journal de voyage, p. 496 dans Hug.).
Dér. de bille2*; suff. -ot*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 77. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 331. − Goug. Mots t. 2 1966, p. 130. |