| BIGRE1, subst. masc. MOY. ÂGE. Garde forestier, en particulier riverain des forêts chargé de rechercher les essaims d'abeilles pour les recueillir et les élever dans des ruches. Les francs-bigres : ... l'élevage des abeilles, fait quelquefois par les particuliers, était confié dans les forêts à une catégorie d'agents forestiers, les bigres, qui recherchaient les essaims, les cultivaient, et recueillaient, pour le compte d'un seigneur, le miel et la cire.
Faral, La Vie quotidienne au temps de st Louis,1942, p. 172. PRONONC. : [bigʀ
̥]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1155-73 dr. forestier, lat. médiév. bigrius « garde d'une forêt dont la fonction était de chercher les abeilles, de les rassembler et de les élever dans des ruches » (Gesta Consulum Andegavorum dans Du Cange t. 1, p. 641b); 1257 a. fr. bigre (Charta Johannis domini de Argentonio [Argentan, Orne], ibid., t. 1, p. 659a).
Terme solidement implanté en Normandie aux xiie, xiiieet xivesiècles (v. Du Cange t. 1, s.v. bigarius adj., bigarus et bigrus, subst.), prob. empr. à l'a.b.frq. *bikari dont le corresp. est le néerl. bijker « apiculteur », formé de bij « abeille » sur le modèle de imker « apiculteur » (De Vries Nederl.). L'hyp. d'un empr. à l'a. nord., plus conforme à l'aire géogr. du mot, fait cependant difficulté étant donné que l'a. nord. connaît seulement *bi « abeille » (v. De Vries Anord., s.v. bý
) et n'a pas de forme corresp. à la 2epart. du mot (FEW t. 15, 1, p. 108). BBG. − De Gorog 1958, p. 105. |