| BIFIDE, adj. A.− BOT. [En parlant d'une partie de la fleur ou de la feuille] Qui est plus ou moins fendue dans le sens de la longueur, en deux portions séparées par un angle rentrant aigu. Calice, feuille bifide; l'aiguille bifide des pins (Colette, La Naissance du jour,1929, p. 9): 1. ... la fleur s'épanouit, étalant dans l'air ses trois gros stigmates bifides.
L. Plantefol, Cours de bot. et biol. végétale,t. 1, 1931, p. 504. B.− ANAT., ANAT. PATHOL. [En parlant d'un organe] Qui est naturellement ou accidentellement fendu sur une partie de sa longueur. Nageoire bifide; la bête (...) projetait en avant la fine langue bifide frétillante (Pergaud, De Goupil à Margot,1910, p. 160): 2. Elle avait aussi de minuscules trous de nez, ma vipère, et une gueule étonnante, béante, en corolle d'orchidée, avec, au centre, la fameuse langue bifide − une pointe pour Ève, une pointe pour Adam, ...
H. Bazin, Vipère au poing,1948, p. 9. − P. anal., littér. : 3. Celles-là [des femmes] prennent un soin fanatique des vêtements de l'homme, du pantalon surtout, bifide et mystérieux.
Colette, Ces plaisirs,1932, p. 32. Prononc. : [bifid]. Étymol. et Hist. 1772 bot. « qui est fendu en deux » (J.-J. Rousseau, Lett. à MmeDelessert dans Brunot t. 6, p. 635, sans attest.); cf. 1797 (Voyage de La Pérouse, t. 4, p. 266); 1805 anat. (Cuvier, Leçons d'anat. comp., t. 4, p. 197). Empr. au lat. bifidus anat. (Ovide, Met., 14, 303 dans TLL s.v., 1979, 66); bot. (Pline, Nat., 17, 150, ibid., 1979, 73). Fréq. abs. littér. : 11. |