| BIFFE1, subst. fém. TEXT., vx. Drap à rayures horizontales. Rem. Attesté dans Nouv. Lar. ill., Lar. encyclop. − Pop. ,,Métier des chiffonniers; milieu, corporation des chiffonniers`` (Esn. 1966). C'est encore dans la Biffe, assurait Bijou, qu'on rencontre le moins de malfaiteurs (A. Bruant, Dict. fr.-arg.,1905, p. 106). − Arg. des casernes. Infanterie de ligne : − Pourquoi que tu t'es engagé aussi, lui dit Lemoine, puisque t'étais réformé? ... surtout dans la biffe.
− Le devoir, un emballement : des bêtises...
Dorgelès, Les Croix de bois,1919, p. 163. Prononc. : [bif]. Étymol. et Hist. 1. Ca 1220 « tissu léger, en général rayé » (G. de Coincy, Miracles, éd. V.F. Kœnig, t. 3, p. 420, vers 2976); 2. 1878 arg. « métier de chiffonnier » (L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, L'Arg. anc. et mod., p. 36); 3. 1898 « infanterie de ligne » (G. Esnault, Notes complétant le dict. de Delesalle, 1947). Orig. obsc. L'étymon lat. *bifĭlis pour *bifīlis « à double fil (en parlant de la chaîne ou de la trame du tissu) » dér. du lat. class. bĭfīlum « double fil » composé de bis et de filum (G. de Poerck dans Mél. Mario Roques, t. 4, 1952, p. 187 sqq.; EWFS2) vraisemblable du point de vue sém. fait cependant difficulté par les transformations phonét. qu'il suppose. À l'hyp. d'un rad. onomatopéique *biff- exprimant le gonflement des joues d'où la moquerie, la tromperie (Spitzer dans Neuphilol. Mitt., t. 24, 1923, pp. 154-157; t. 25, 1924, pp. 7-14; FEW 1rehyp.; Bl. W.5) s'oppose le fait que le tissu en question est léger, de texture lâche, mais non de qualité spécialement ordinaire (G. de Poerck, loc. cit., pp. 191-194) et que le sens de « tromperie » n'est pas attesté avant la fin du xvies. (Montaigne dans Hug.). 2 et 3 sont des dér. régr. de biffin*. Fréq. abs. littér. : 6. BBG. − De Poerck (G.). Contribution à l'hist. de la racine *biff-. In : [Mél. Roques (M.)]. Paris, 1952, t. 4, pp. 187-213. |