| BIENVENIR, verbe trans. Littér., rare. [Gén. à l'inf.] Accueillir favorablement quelqu'un du fait qu'il vient au bon moment. Bienvenir qqn; se faire bienvenir de qqn : 1. La présence de M. O'Shaughnessy, notre hôte pour quelques heures, invitait mon ami M. Mendès à lui confier la tâche compliquée de nous faire bienvenir de vous, après tant de méfaits et avec tant d'ambition : ...
Mallarmé, Correspondance,1875, p. 91. 2. ... Bohémond finit par craindre de s'être trompé sur le personnage et consentit à le bienvenir.
Bloy, La Femme pauvre,1897, p. 274. 3. À quoi servirait de rappeler (...) que Jésus va naître à Bethléem (...) où se rencontreront, pour le bienvenir de leur haleine, le bœuf et l'âne, ...
Bloy, Journal,1904, p. 26. PRONONC. ET ORTH. : [bjε
̃vni:ʀ]. Littré écrit bien-venir avec trait d'union. ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1170 estre bien venu « être bien accueilli » (Benoit, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 20084); 1172 bien vaingne « que soit bien venu » (Chr. de Troyes, Chevalier Lyon, éd. W. Foerster, 2370); 1176 part. passé substantivé « personne bien accueillie » (Id., Perceval, éd. W. Roach, 4023 : Et vos soiez li bien venus); 3equart xiiies. part. passé fém. substantivé « heureuse arrivée de qqn » (R. de Blois, Beaudous, 2109 dans T.-L.); diverses formes personnelles sont encore attestées au xvies. dans Hug.; l'infinitif est repris au xixes., 1863 (Littré : Usité seulement dans cette locution : se faire bien-venir dans la société, de la société).
Composé de bien* adv. et de venir*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 7. BBG. − Benveniste (É.). Les Verbes délocutifs. In : [Mél. Spitzer (L.)]. Berlin, 1958, pp. 61-62. |