| BIENVEILLANT, ANTE, adj. A.− [En parlant d'une pers. ou de l'attitude d'une pers.] Qui montre de la bienveillance, qui se montre attentif au bien et au bonheur des autres. Anton. malveillant : 1. C'était un brave homme en effet, bienveillant, familier, doux, et surtout généreux. Comme saint Martin, il eût coupé en deux son manteau.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Après, 1893, p. 102. 2. On peut dire « bonjour » sans penser que c'est un souhait, de beau temps, de bonne humeur, de bon succès. Le premier sens de ce mot, celui qui porte tous les autres, vient d'un air ouvert, bienveillant, confiant, hospitalier, ...
Alain, Propos,1930, p. 963. − [En parlant d'une collectivité] :
3. ... il [Prevost-Paradol] se sentait un peu exilé, même dans cette ville [Aix] lettrée et bienveillante aux talents...
Sainte-Beuve, Nouveaux lundis,t. 1, 1863-69, p. 148. SYNT. Ami, cœur, hôte, peuple bienveillant; accueil, geste, regard, sourire, ton, visage bienveillant; expression, ironie, pensée, réponse, voix bienveillante; article, conseil, critique, jugement, langage, mot bienveillant; être bienveillant pour qqn; se montrer bienveillant à l'égard de qqn; se recommander à la bienveillante attention de qqn. ♦ Emploi subst., rare : 4. Vous [les Érinnyes] réveillez la conscience endormie, vos serpents rongent la gangrène des cœurs, (...) l'horreur qu'elles ont d'elles-mêmes les pousse dans le rude chemin de la régénération, et c'est pourquoi on vous nomme les Bienveillantes.
Ménard, Rêveries d'un païen mystique,1876, p. 56. B.− LITT., par personnification. L'été bienveillant, forêt, fraîcheur, nuit, rue bienveillante; les arbres, les astres bienveillants; destin, hasard bienveillant : 5. Quoi de plus divin que ces Alpes? (...) c'est que la grande harmonie, ailleurs vague, est palpable ici. La solidarité de la vie, la circulation de la nature, la bienveillante mutualité de ses éléments, tout est visible. Il se fait une grande lumière.
Michelet, L'Insecte,1857, p. XIV. 6. Il se sentait heureux d'être là, dans cette demeure tranquille et bienveillante où il semblait qu'un air de dignité indéfinissable fût répandu sur tout, ...
Green, Moïra,1950, p. 145. PRONONC. : [bjε
̃vεjɑ
̃], fém. [-ɑ
̃:t]. Même rem. que pour bienveillance. ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1175 subst. « ami » (Benoit, Ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 6427); 1267-68 adj. (Brunet Latin, Trésor, 80 dans T.-L.).
Composé de bien*, adv., et de voillant, veillant, part. prés. a. fr. du verbe vouloir*, d'après le lat. class. bene volens. STAT. − Fréq. abs. littér. : 837. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 260, b) 1 595; xxes. : a) 1 314, b) 838. BBG. − Duch. 1967, § 13. − Pope 1961 [1952], § 553. − Sigurs 1963/64, p. 99. |