| BIENFAITEUR, TRICE, adj. et subst. I.− Emploi adj. A.− [En parlant d'une pers.] Qui fait du bien par une dotation, généralement en argent. Membre bienfaiteur (d'une association, d'une société) : 1. Ces merveilleuses histoires, que je me faisais redire dans toutes leurs circonstances, et qui s'entremêlaient aux détails de l'infatigable charité et de cet art d'aumône qui était le génie propre à l'abbé Carron, trouvaient en moi une âme docile, heureuse de les admettre. J'estimais tout simple et légitime qu'il en advint de la sorte à ces natures bienfaitrices, que n'arrêtent, dans leur essor vers le bien, ni les murailles des cachots ni les distances.
Sainte-Beuve, Volupté,t. 2, 1834, p. 159. B.− [En parlant d'une chose] Qui produit un effet favorable. (Quasi-)synon. bénéfique : 2. Il [le xvesiècle] aima avec passion cet art bienfaiteur qui embellit de plaisirs faciles les temps prospères de la vie, et qui, dans les jours de tristesse, est comme un refuge ouvert aux cœurs infortunés.
Stendhal, Hist. de la peint. en Italie,t. 1, 1817, p. 48. II.− Emploi subst. Celui, celle qui fait du bien à autrui. (Quasi-)synon. donateur, mécène, protecteur : 3. Et, tout à coup, il a crié : « Pasteur est considéré comme un bienfaiteur de l'humanité parce qu'il a sauvé beaucoup de vies humaines. Résultat, les peuples sont devenus trop nombreux et ils ont dû s'égorger pendant cinquante-deux mois pour remettre les choses en ordre et tuer quinze millions d'hommes, les quinze millions, justement, que Pasteur avait sauvés. (...) ».
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Suzanne et les jeunes hommes, 1941, p. 46. − P. anal., littér. ... soleil, père et bienfaiteur des hommes (Courteline, Le Train de 8 h 47,1888, 2epart., 10, p. 209). − Spéc., HIST. ECCL. Personne qui a fondé ou doté une église. À la mémoire (...) de (...) Jean-César (...) bienfaiteur de cette église (Bernanos, Sous le soleil de Satan,1926, p. 298). PRONONC. : [bjε
̃fεtœ:ʀ], fém. [-tʀis]. ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1190 « personne qui a fait du bien » (Herm. de Valenciennes, Bull. de la Soc. des anc. textes fr., 1894, p. 50); parallèlement, la forme bienfaicteur, bienfacteur dep. le xives. (Gdf. Compl.; Hug.) jusqu'à Trév. 1771.
Dér. de bienfait*; suff. -eur2*; bienfacteur d'apr. le b.lat. benefactor « bienfaiteur » (ves., Eustathius Afer dans TLL s.v., 1877, 21). STAT. − Fréq. abs. littér. : 591. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 684, b) 643; xxes. : a) 629, b) 353. BBG. − Cohen 1946, p. 66. − Duch. 1967, § 8. |