| BIENFAIT, subst. masc. A.− Domaine éthique.[Le compl. désigne une pers., Dieu, une entité morale, etc.] Acte de bien, don ou service qui doit améliorer les conditions de vie d'autrui : 1. Saisissez donc, Messieurs, avec empressement cette occasion facile que nous vous présentons, d'accorder au peuple un grand bienfait. Tant d'obstacles s'opposent souvent à votre zele pour le bonheur de l'humanité! Profitez de ce moyen de le satisfaire, au moins en partie. Hélas! dans ce moment même que les puissants ennemis du bien public s'efforcent d'aggraver la misere de nos concitoyens, par d'injustes allarmes, par des soupçons sinistres et par mille intrigues odieuses; grâce à leurs funestes soins ce peuple souffrant ignore jusqu'aux loix bienfaisantes par lesquelles vous avez préparé le bonheur de la nation entière.
Robespierre, Discours,Pour la restitution des biens communaux, t. 6, 1790, p. 225. 2. D'ailleurs qu'ils disent ce qu'ils veulent ce Renan et ce Sainte-Beuve. Dans leurs parties excellentes, ils attestent la puissance et les bienfaits du catholicisme. Et pourquoi les aimons-nous? Seulement pour avoir fait sortir des maisons chrétiennes, de Port-Royal et de Saint-Sulpice, des trésors de piété et de dignité, des sentiments qui éveillent notre vénération et que sans ces deux écrivains, nous autres laïques, nous aurions mal connus.
Barrès, Mes cahiers,t. 10, 1913, p. 139. PARAD. a) (Quasi-)synon. aumône, bons offices, cadeau, charité, faveur, générosité, grâce, largesse, libéralité, présent, secours. b) (Quasi-)anton. dommage, injure, méfait, offense, préjudice, tort. ♦ Proverbes. Un bienfait n'est jamais perdu. (Attesté dans la plupart des dict. gén. des XIXeet XXes.).Les injures s'écrivent sur l'airain et les bienfaits sur le sable. (Attesté dans la plupart des dict. gén. d'Ac. 1798 à Lar. 20e). B.− Domaine de l'activité gén.[Le compl. désigne gén. une entité abstr.] Apport positif, effet favorable. (Quasi-)synon. avantage, bénéfice, profit.Le(s) bienfait(s) de la civilisation, (cf. Courteline, L'Article 330, 1900, p. 287); l'immense bienfait du savoir (Bernanos, Monsieur Ouine,1943, p. 1494). PRONONC. : [bjε
̃fε]. Enq. : /bjẽfe, (D)/. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Début xiies. « bien que l'on fait à qqn, faveur, avantage » (Psautier d'Oxford, éd. Fr. Michel, LXXVII, 14); 2. 1752 « action bienfaisante d'une chose » (Trév. Suppl.); 1835 (Ac. : Les bienfaits de la science, d'une institution).
Part. passé substantivé de bienfaire*, sur le modèle du lat. benefactum (Plaute, Trin., 2, 2, 41 dans Forc.). STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 444. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 4 101, b) 1 452; xxes. : a) 1 342, b) 1 055. BBG. − Duch. 1967, § 8. − Gall. 1955, p. 378. |