| BIEN-DIRE, subst. masc. Art de parler avec correction et facilité : 1. ... elle [Mélanie] aurait pu donner des leçons de bien-dire à plus d'un professeur et à plus d'un académicien. On retrouvait sur ses lèvres la diction fluide et légère des aïeux.
A. France, Le Petit Pierre,1918, p. 196. − P. ext. Art de s'exprimer avec correction et facilité : 2. La société française, si l'on en juge par la littérature de chevalerie, souvent si vide et si brillante, formée au Moyen Âge exprès pour elle, paraît avoir été dès l'origine particulièrement portée à estimer en soi le bien-dire du littérateur indépendamment de ce qu'il disait, à sentir la pure littérature.
Benda, La France byzantine,1945, p. 177. − Expr., le plus souvent péj. Être, se mettre sur son bien-dire. Affecter un beau langage : 3. Elle [Miss W.] est savante et manie l'anglais de façon précautionneuse comme s'il s'agissait d'un objet rare et fragile; on la sent continuellement sur son bien-dire.
Green, Journal,1941, p. 73. − Proverbes. Le bien-faire vaut mieux que le bien-dire; le bien-dire ne dispense pas du bien-faire. Rem. Attesté dans la plupart des dict. généraux. PRONONC. ET ORTH. : [bjε
̃di:ʀ]. La forme avec trait d'union est limitée pour Quillet 1965 à ,,quelques locutions familières. Dans tout autre cas, bien dire s'écrit sans trait d'union. Le bien faire vaut mieux que le bien dire.`` Cette règle n'est pas confirmée par l'usage. ÉTYMOL. ET HIST. − Av. 1593 « habileté de parole » (Amyot, Philopémen, 17 dans Hug.); 1680 bien-dire (Rich.).
Composé de bien* adv. et de dire*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 9. |