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BIEF, subst. masc.
A.− Vx. ,,Lit de rivière et de fossé`` (Guérin 1892).
Spécialement
1. [En réf. au sens « lit de rivière »]
a) ,,Secteur d'un cours d'eau compris entre deux chutes ou deux rapides successifs`` (George 1970).
b) ,,Canal qui conduit l'eau d'une rivière ou d'un ruisseau sur une roue hydraulique pour la faire tourner`` (Chabat 1881) :
1. Il suffit d'escalader une fenêtre, de se laisser glisser d'une autre sur une corniche (...), et de franchir le bief et ses eaux ronflantes sur une poutre vermoulue, pour arriver sur le barrage... T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 176.
2. GÉOL. [En réf. au sens « lit de fossé »] Bief (terre à). ,,Terre compacte incultivable`` (Plais.-Caill. 1958). Bief à silex. ,,Mélange d'argile à silex rougeâtre et de corps étrangers`` (Plais.-Caill. 1958).
B.− Usuel, NAV. Partie d'un canal ou d'une rivière canalisée comprise entre deux écluses. Bief d'amont, bief supérieur. ,,Bief compris au-dessus de l'écluse du pertuis ou de la chute d'eau`` (Privat-Foc. 1870). Bief d'aval, bief inférieur. ,,Bief compris au-dessous`` (Privat-Foc. 1870). Bief de partage. ,,Bief placé au point culminant d'un canal`` (Chabat 1881) :
2. Le touage. C'est un vieux procédé de traction. (...). Ce système n'est employé que dans certains passages difficiles (biefs de passages souterrains). La Nav. intérieure en France,1952, p. 8.
Prononc. : [bjεf]. Antérieurement à Passy 1914 on indique également des prononc. sans f (Gattel 1841, Nod. 1844, Fél. 1851, Littré, DG). Sous la forme biez le mot est transcrit par Land. 1834 : bi-èze. Pour Mart. Comment prononce 1913, p. 350, au contraire on ne prononce pas de -z dans biez. Étymol. et Hist. 1. Ca 1135 bied « lit d'un cours d'eau » (Pelerinage Charlemagne, éd. E. Koschwitz et G. Thurau, 775 dans T.-L.) − xives., B. de Sebourg, ibid.; 2. 1248 bié « canal qui amène l'eau à la roue d'un moulin » (Ch. des D. de Bret. fdsBiz., Bibl. Nant. dans Gdf. Compl.); la forme bief est donnée en 1635 par Monet, Invantaire des deus langues françoise et latine, mais elle ne s'est imposée qu'au xxes.; 3. 1834 (Land. : Biez. Dans un canal à écluses, intervalle compris entre deux écluses). Très prob., et de même que les corresp. de l'Italie du Nord (REW3), d'un gaul. *bedum « canal, fosse » (gallois bedd, breton bez « tombe », Dottin, p. 232) en rapport avec le lat. fodere « creuser » (cf. Ern.-Meillet, s.v. fodire); le f final représente le traitement de -d- intervocalique (devenu ensuite final) dans un certain nombre de mots anc. d'orig. germ. ou celt. (cf. *bladu > *blavu [v. emblaver] > a. fr. blef, fr. mod. blé; germ. -bodu dans Elbeuf). Fréq. abs. littér. : 18.
BBG. − Delamaire (J.). Môniers et moulins à eau. Vie Lang. 1971, no226, p. 12.