| BIDOCHE, subst. fém. A.− Vx ou région. ,,Nom que l'on donne aux chevaux de bois qu'on voit dans les fêtes`` (Lar. 19e-20e); ,,cheval de carton qu'un homme, dissimulé à l'intérieur, anime et fait caracoler (Orne et Calvados, 1826)`` (Esn. 1966). B.− Fam., pop. Viande de mauvaise qualité; p. ext., viande : 1. Comment appeliez-vous le gigot qui vous déplaisait à Chartres?
− De la carne ou de la bidoche, Madame Bavoil; ...
Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 50. 2. Le roi dévore une grosse barbaque, un gigot; il mord en plein dedans, à pleins crocs... Il déchiquète, il enrage... (...) Il brandit sa grosse bidoche par-dessus sa couronne... Il la balance à pleine volée... Au loin dans le noir...
Céline, Mort à crédit,1936, p. 175. Rem. Il a désigné spéc., ,,dans l'argot des casernes, le morceau de bouilli qu'on sert au soldat`` (Littré; cf. également L. Rigaud, Dict. du jargon parisien, 1878, p. 36). C.− P. ext., arg. ou pop. Chair humaine. Étaler sa bidoche (Ch. Virmaître, Dict. d'arg. fin-de-s.,1894, p. 107).Sac à bidoche. ,,Sac de couchage`` (A. Dauzat, L'Arg. de la guerre, 1918, p. 281; Sandry-Carr. 1963) : 3. ...je ne suis aimée que par des jeunes gens de 25 ans. Celui que j'ai est non seulement trop jeune, mais encore trop maigre : il me faut de la bidoche, à moi!
Renard, Journal,1905, p. 1018. PRONONC. : [bidɔ
ʃ]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1829 arg. « viande » (entendu à l'asile des mendiants, Saint Denis d'apr. Esn. 1966); 1866 (A. Delvau, Dict. de la lang. verte : Portion de bidoche : morceau de bœuf bouilli); 2. 1881 « chair (en parlant d'un homme) » (J. Richepin, La Chanson des gueux, éd. rev. et augm., p. 161).
Orig. obsc. (FEW t. 21, p. 468); prob. à rattacher à bidoche « engin de carton à tête de cheval » (1826, Mercure de France, 1932, p. 703), qui est peut-être à mettre en rapport avec bidet* « petit cheval trapu » dont il serait une altération; (suff. arg. -oche*). STAT. − Fréq. abs. littér. : 18. BBG. − Sain. Arg. 1972 [1907], p. 215. − Sain. Lang. par. 1920, p. 107, 135, 148, 531. |