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BIBLIQUE, adj.
RELIGION
A.− Qui est propre à la Bible ou s'y réfère.
1. Qui appartient en propre à la Bible (en tant que contenu ou comme la caractérisant). Verset, théologie biblique; la poésie biblique :
1. ... chacune de ses découvertes [de la science] est venue à l'improviste constater la profondeur de la cosmogonie biblique, ... Lacordaire, Conf. de Notre-Dame,1848, p. 224.
SYNT. Le Dieu biblique; l'inspiration biblique (Malègue, Augustin, t. 1, 1933, p. 335); les livres bibliques (Renan, Souvenirs d'enfance et de jeunesse, 1883, p. 294); les mœurs bibliques (Id., L'Avenir de la sc., 1890, p. 300); les personnages bibliques, les prophètes bibliques; la révélation biblique (Flaubert, Correspondance, 1864, p. 148); le sens biblique d'un mot, d'une expression; les temps bibliques; la tradition biblique; Judith, (...) la virago biblique (Hugo, Le Rhin, 1842, p. 254).
2. Qui ressemble à ce qui est caractéristique de la Bible. Barbe, nez biblique; dignité, simplicité biblique :
2. Elle est [la petite Juive] piquante, au surplus, avec ses yeux bibliques, sa bouche charnue et ses cheveux à la diable. T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1963, p. 283.
Spéc. Qui présente les caractères de pensée, de style de la Bible (majesté, sérénité, etc.). La poésie biblique, l'atmosphère biblique de « Booz endormi » (Lar. Lang. fr.) :
3. ... l'on sent [dans La Mère, de Pearl Buck] l'auteur nourri de la Bible; d'où cette sorte d'austérité, de dépouillement du récit; d'où cette grandeur, cette noblesse sans panache, cette altière résignation; le ton même du récit, souvent est biblique. Gide, Journal,1941, p. 102.
Style biblique. ,,Style par lequel on imite ou la simplicité ou les figures hardies du style de la Bible. Il se prend quelquefois en mauvaise part, et s'applique alors à une imitation fausse et défectueuse de ce même style`` (Ac. 1835-1932) :
4. Émile Ollivier prononça le mot, emprunté au style biblique, et qui, mal compris, pèse encore sur sa mémoire : « cette responsabilité, nous l'acceptons d'un cœur léger. » Bainville, Histoire de France,t. 2, 1924, p. 213.
3. HIST. RELIG., rare. (Personne) qui, sous le rapport de la doctrine, se réclame de la seule Écriture (Ancien et/ou Nouveau Testament), qui en défend l'inspiration totale. Les Chrétiens bibliques (Morand, Londres,1933, p. 263):
5. Quand on songe que celui qui a écrit [M. Vinet] ce précis est un ministre protestant, et non pas un protestant socinien et vague, mais un biblique rigoureux ... on admire sa tolérance... Sainte-Beuve, Portraits contemp.,t. 3, 1846-69, p. 25.
Docteurs bibliques. ,,Docteurs chrétiens du xiiesiècle, qui prouvaient les dogmes de la foi par l'Écriture et la tradition, et qui étaient opposés aux docteurs sentenciers`` (Besch. 1845).
B.− Qui a la Bible pour objet (dans l'étude, dans l'action, etc.). Exégèse biblique, études bibliques; méditation biblique; propagande biblique :
6. Les chemins de la critique biblique se tracèrent dans ce paysage fantastique où le bon Dickens traîne ses fantômes prédicants et la chaîne faite de leurs actes. Malègue, Augustin,t. 1, 1933, p. 133.
Société biblique. Association protestante fondée pour l'étude et la diffusion de la Bible :
7. ... on donne à entendre que ce n'est pas l'Écriture authentique que nos sociétés bibliques offrent parfois, « dans les gares, au coin des rues », et qu'à chaque traduction nouvelle, nous l'altérons. M. Boegner, Foi et vie,1936, p. 129.
PRONONC. : [biblik].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1623 « qui appartient, qui est propre à la Bible » (Garasse, Doctrine curieuse, 402 dans R. Hist. litt. Fr., t. 5, p. 290); 1819 style biblique en mauvaise part (Boiste : Biblique [style] trop figuré, et inintelligible, comme l'est quelquefois la Bible); 1835 en bonne part dans Ac.; 1819 société biblique (Boiste). Empr. au lat. médiév. biblicus « qui contient la Sainte Écriture » (apr. 1165, Catal. biblioth., Becker 100, 27 dans Mittellat. W. s.v., 1462, 15).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 315. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 254, b) 452; xxes. : a) 530, b) 561.
BBG. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 73.