| BIBINE, subst. fém. Populaire A.− Vieilli. Petit cabaret de bas étage; ,,mot à mot : cabine à biberons, à ivrognes`` (Larch. 1880). Les bibines des chiffonniers; la Bibine [dans le quartier Maubert] où l'on dîne pour cinq sous (G. Grison, Paris horrible et Paris original,1882, p. 148): 1. Les tronçons de la rue Mouffetard offraient (...) de nombreuses bibines, anciens reposoirs de chiffonniers.
G. Moreau, Le Monde des prisons,1887, p. 92. Rem. 1. Le sens A est attesté dans Nouv. Lar. ill., Guérin 1892, Lar. 20e. 2. Chez Huysmans, bibine signifie ,,établissement de Marchand de vin`` (Macr. 1883). B.− Boisson de mauvaise qualité ou qui n'est pas fraîche. Spéc., mauvaise bière. Canette de bibine (A. Le Breton, Du Rififi chez les hommes,1953, p. 148): 2. « ... Qu'est-ce que tu bois? Toi aussi, de leur bière? » (Lui, il méprisait cette « bibine des gensses du Nord », et restait fidèle à son vermouth sec.)
R. Martin du Gard, Les Thibault,L'Été, 1914, 1936, p. 428. Rem. Sens attesté dans Rob., Lar. encyclop. PRONONC. : [bibin]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Cf. supra A, 1862 (Hugo, Les Misérables, t. 1, p. 796); [début xixes. d'apr. Dauzat 1973, Lar. Lang. fr. et Pt Rob.]; 2. cf. supra B, 1890, 22 janv. (Père Peinard, p. 2 dans Sain. Lang. par., p. 352 : Du piccolo nature au lieu de tord-boyaux et de la sale bibine des bistros).
Altération d'apr. cantine, cuisine d'un rad. bib- expr. tiré plutôt de biberon2(d'apr. forge/forgeron) que directement du lat. bibere; la chronol. des emplois fr. interdit d'y voir une altération de l'ital. bibita « boisson composée de sirop ou de jus de fruit » (Dauzat 1973, Lar. Lang. fr., Pt Rob.). STAT. − Fréq. abs. littér. : 17. BBG. − Sain. Lang. par. 1920, p. 268, 352. − Sain. Sources t. 2 1972 [1925], p. 35. |