| BEURRÉE, subst. fém. A.− Vieilli. Tartine de beurre. Une beurrée de pain bis : ... le matin en prenant son chocolat, voyant la signature de Bergotte au bas d'un article dans le journal à peine entr'ouvert, il lui accordait dédaigneusement une audience écourtée, prononçait sa sentence, et s'octroyait le confortable plaisir de répéter entre chaque gorgée du breuvage bouillant : « Ce Bergotte est devenu illisible. Ce que cet animal-là peut être embêtant. C'est à se désabonner. Comme c'est emberlificoté! Quelle tartine! » Et il reprenait une beurrée.
Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 771. Rem. On dit plus couramment tartine beurrée. B.− Arg. Saoulerie, beuverie. Prendre une beurrée. S'enivrer (cf. beurrer emploi pronom.). PRONONC. : [bœ
ʀe]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 94. |