| BEUGLEMENT, subst. masc. A.− Cri des bovidés. Synon. meuglement, mugissement : 1. De sa langue râpeuse, énorme et violette,
Il fouille [le taureau] ses naseaux alternativement,
Et par un guttural et rauque beuglement
Il aborde d'un trait la vache qui halète.
M. Rollinat, Les Névroses, Refuges,1883, p. 172. B.− P. anal. 1. Fam. [En parlant d'une pers. ou d'un inanimé abstr.] Son puissant et disgracieux. Beuglement d'un électrophone, d'une radio, d'un orchestre; un beuglement, un hurlement de douleur (Cendrars, Le Lotissement du ciel, 1949, p. 249) : 2. Tous [les voisins] étaient d'excellentes gens (...) mais voyant se jouer auprès d'eux une sombre tragédie avec rebond et péripéties, beuglements du proprio, huissier, et fièvre montante.
M. Aymé, Le Passe-muraille,1943, p. 57. 2. Littér. [En parlant d'un inanimé concr.] Beuglement de la sirène, d'une tempête, etc. : 3. ... celui qui était chargé de la trompe (...) se précipita dessus, en se gonflant de tout son souffle pour pousser le long beuglement d'alarme.
Loti, Pêcheur d'Islande,1886, p. 186. Rem. 1. Comme le montrent les ex. empr. à Rollinat et Loti, beuglement est souvent accompagné de qualificatifs de temps ou d'intens. (cf. beugler*). 2. Région. On emploie également le subst. beugle (masc.) pour beuglement, supra B 1. (Canada 1930). PRONONC. : [bøgləmɑ
̃]. Également [bœ-] (Passy 1914). Grammont Prononc. 1958, p. 50 indique ,,beugle, beuglement avec [œ], m.s. beugler avec ø (harmonie vocalique)``. ÉTYMOL. ET HIST. − 1539 buglement (Est.); 1690 beuglement (Fur.).
Dér. de beugler*; suff. -ment1*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 71. |