| BESTIAIRE1, subst. masc. A.− ANTIQ. ROMAINE. Homme destiné à combattre les fauves au cirque; victime qui leur était livrée : 1. La veille de leur combat, on servait aux bestiaires romains un repas somptueux, parce qu'il était peut-être le dernier.
Montherlant, Les Bestiaires,1926, p. 527. − Rare, emploi adj. Les esclaves bestiaires (Lar. 19e, Littré). − P. ext., TAUROM. Synon. de torero : 2. ... la bête et le bestiaire étaient aussi anxieux l'un que l'autre. « Comme son cœur doit battre! » se disait le bestiaire, avec de l'attendrissement.
Montherlant, Les Bestiaires,1926p. 526. B.− Rare. Endroit où l'on parque les fauves des jeux de cirque. Une grille (...) pareille à celle d'un bestiaire (P. Vialar, La Mort est un commencement,Le Petit jour, 1947, p. 329): 3. Nabuchodonosor, qui régnait dans Assur,
En avait fait couvrir d'un dallage le centre;
Et ce roi fauve avait trouvé bon que cet antre,
Qui jadis vit les Chams et les Deucalions,
Bâti par les géants, servît pour les lions.
Ils étaient quatre, et tous affreux. Une litière
D'ossements tapissait le vaste bestiaire; ...
Hugo, La Légende des siècles,Les Lions, 1883, p. 66. PRONONC. : [bεstjε:ʀ]. En l'occurrence, la règle qui s'applique à la prononc. du groupe ti est la suivante (d'apr. Fouché Prononc. 1959, p. 367; v. de même Grammont Prononc. 1958 p. 83) : t se prononce [t] dans les mots où il est précédé de s : bastion, bestiaire, bestial, bestiole, christianisme, etc. ÉTYMOL. ET HIST. − 1495 « gladiateur combattant contre les bêtes » (J. De Vignay, Mir. hist. IX, éd. 1531, d'apr. Delboulle dans Recueil de notes lexicol., ms. déposé à la Sorbonne : Aux bestiaires aussi [Claude] se delectoit); rare, encore dans Rabelais, Sciomachie, éd. Marty-Laveaux, t. 3, p. 399; repris dep. Trév. 1752.
Empr. au lat. class. bestiarius, de même sens; sens mod. (supra ex. 3) p. anal. de vestiaire. STAT. − Fréq. abs. littér. : 28. |