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BELLUAIRE, subst. masc.
ANTIQ. ROMAINE. Celui qui combattait contre les bêtes fauves dans les amphithéâtres romains, ou qui était chargé d'entretenir les animaux du cirque. Synon. bestiaire, gladiateur :
1. J'ai vu un groupe d'hommes et de femmes se pressant les uns contre les autres, au milieu de l'arène oblongue du cirque (...) tandis que, de tous les gradins de l'amphithéâtre, montait cette clameur formidable : « Ad leones! » et que, là-bas, les belluaires ouvraient la cage des bêtes féroces. F. Coppée, Mon franc-parler I,t. 6, 1894, p. 288.
Rem. Attesté dans la plupart des dict. gén. à partir de Lar. 19e.
P. ext., rare et littér. Dompteur de bêtes fauves dans les cirques ou plus spécialement celui qui est chargé de les soigner. Synon. dompteur, garçon de cirque :
2. Elle s'entr'ouvre au bout de quelque temps et il en sort une sorte de garçon boucher, le brûle-gueule à la bouche, une tête où le belluaire se mêle au fossoyeur. J'ai cru voir l'esclave qui recevait au cirque les corps des gladiateurs. Et lui aussi reçoit les morts de ce grand cirque, la société... E. et J. de Goncourt, Journal,1862, p. 1115.
3. Il y avait une ménagerie ambulante où l'on voyait un tigre bouffe, qui, fouaillé par un belluaire, tâchait de lui happer son fouet et d'en avaler la mèche. Hugo, L'Homme qui rit,t. 2, 1869, p. 119.
P. métaph., littér. et poét. :
4. Les quatre [vertus] cardinales Sont somptuaires. Mais les Théologales Sont belluaires. Péguy, Quatrains,1914, p. 605.
Rem. 1. Besch. 1845, sans doute abusivement, donne ce mot comme adj. avec le sens de cruel, féroce : le belluaire distributeur de la curée. Belluaire est un emploi métaph. du subst. 2. Il semble que dans le passage suiv. l'aut. ait confondu belluaire avec bestiaire, synon. de belluaire (supra), mais désignant aussi, au Moy. Âge, un recueil de textes allégoriques sur les animaux réels ou fabuleux :
5. Présentement je lis, le soir, la Critique de la raison pure de Kant, traduit par Barni, et je repasse mon Spinoza. Dans la journée je m'amuse à feuilleter des belluaires du Moyen Âge, à chercher dans les « auteurs » tout ce qu'il y a de plus baroque comme animaux. Je suis au milieu des monstres fantastiques. Flaubert, Correspondance,1872, p. 352.
PRONONC. : [bεl(l)ɥ ε:ʀ]. [ll] double dans Warn. 1968 (cf. aussi Littré qui transcrit la finale avec diérèse -lu-ê-r'). [l] simple dans Pt Lar. 1968; [l] ou [ll] dans Barbeau-Rodhe 1930. [l] avec [e] fermé pour la 1resyll. ou [ll] avec [ε] ouvert pour la 1resyll. dans Pt Rob.
ÉTYMOL. ET HIST. − [1845 Besch., supra rem.] 1853 au fig. « dompteur » (Hugo, Napoléon le petit, p. 212 : L'histoire a ses tigres... Tacite à lui seul, ce grand belluaire, a pris et enfermé huit ou dix de ces tigres... Regardez-les, [...] Celui-ci, c'est Nemrod, le chasseur d'hommes; celui-ci c'est [...] Néron, le brûleur de Rome); id. au propre (Hugo, Les Châtiments, p. 140 : Un singe d'une peau de tigre se vêtit. Un belluaire vint, le saisit dans ses bras). Dér. du lat. class. belua, bellua « bête sauvage »; suff. -aire*.
STAT. − Fréq. abs. littér. : 31.