| BEAU-FILS, subst. masc. A.− [La désignation étant faite du point de vue de l'un des conjoints] Fils par alliance, fils que l'autre conjoint a eu d'un précédent lit : 1. Elle était riche par elle-même, et n'ayant pas d'enfants, même adoptifs, il semble qu'elle eût dû abandonner à son beau-fils au moins une partie de l'héritage paternel.
G. Sand, Histoire de ma vie,t. 4, 1855, p. 40. 2. ... un avoué de la ville vint, en gants noirs et chapeau melon, comme pour un enterrement, l'avertir que son beau-fils René s'apprêtait à lui intenter une action en détournement d'héritage.
Daniel-Rops, Mort, où est ta victoire?1934, p. 498. B.− Rare. Gendre. PRONONC. : [bofis]. Durée mi-longue sur [o] fermé dans Passy 1914 et Barbeau-Rodhe 1930. Au plur. des beaux-fils. Pour l'anc. forme fillastre, cf. Littré. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1440-75 « jeune homme élégant de sa personne » (G. Chastellain, Chroniques, III, 214, 13 dans Heilemann, Der Wortschatz von Georges Chastellain, 1937, p. 144 : le seigneur de Villers, breton, beau fils et net) − Trév. 1771, qualifié de ,,burlesque`` par Rich. 1680; 2. 1530 « fils que le conjoint a eu d'un précédent mariage » (Rom. de Jehan de Paris, 111, Bibl. elz. cité par Delboulle dans R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 139 : Je vous demanderoye l'exposition d'aucuns motz que vous avez dit en cheminant a mon beau-filz); 3. 1557 « gendre » (Ferry Julyot, I, 22, à Anne Turgis dans Hug. : Premier enfant de vous, nommee Louyse : De telz vertus qu'en porte tesmoignage Le sien espoux, tant grave personnage ... Vostre beau fils monsieur de Casana).
Composé de beau* terme de courtoisie et de fils*, aux sens 2 et 3, p. anal. avec belle-sœur*, beau-frère*; a éliminé l'a. fr. fillastre (aux sens 2 et 3 du xiieau xvies. dans Gdf.) du b. lat. filiaster, de même sens. STAT. − Fréq. abs. littér. : 48. BBG. − Duch. Beauté 1960, p. 41. − Gossen (C. T.). Zur lexikalen Gliederung des pikardischen Dialektraumes. In : [Mél. Wartburg (W. von)]. Tübingen, 1968, t. 2, p. 135. − Goug. Mots t. 1 1962, p. 152. |