| BATTEMENT, subst. masc. A.− Action de battre; choc ou mouvement répétés : 1. La campagne était déserte, et Rodolphe n'entendait ... que le battement régulier des herbes qui fouettaient sa chaussure, avec le cri des grillons tapis au loin sous les avoines.
Flaubert, Madame Bovary,t. 1, 1857, p. 150. 2. « Tous les corps qui font du bruit, et qui rendent un son sensible lorsqu'ils sont frappés, peuvent être mis au rang des instruments de percussion, et conséquemment les instruments à cordes peuvent être rapportés à ce livre, puisqu'on les frappe du doigt, d'une plume, ou autrement; mais parce que ce battement est si léger qu'il doit plutôt être appelé un simple attouchement, ou une simple traction, qu'un battement, ou une percussion, l'on distingue ordinairement ceux que l'on frappe d'un marteau, ou d'un bâton, d'avec ceux que l'on touche autrement... »
Arts et litt. dans la société contemp.,1935, p. 3615. SYNT. Battement d'ailes; battement des cils, des mains, des paupières; battement de la mesure, d'une pendule, d'une porte, d'un tambour. − P. méton. Le bruit qui en résulte : 3. Ce fut trois jours plus tard que, à peine avions-nous vidé nos tasses, nous entendîmes naître, et cette fois sans conteste approcher, le battement irrégulier des pas familiers.
Vercors, Le Silence de la mer,1942, p. 63. − En partic. Pulsation rythmique d'un organe. Battement du cœur ou cardiaque; battement des artères, du pouls, des tempes. − Spécialement 1. CHORÉGR. Mouvement dans lequel les jambes se rapprochent ou s'éloignent l'une de l'autre, soit à terre, soit en l'air. Petits ou grands battements; battements dégagés, fondus, frappés, tendus. 2. CONSTR. Barre de fer ou de bois fixée sur le dormant d'une porte ou d'une fenêtre afin d'en arrêter la course. 3. ESCR. Battement d'épée; battement de tierce, de quarte : 4. Maurice d'Esparvieu attaqua par des doublés et des battements de fer. Arca rompit en tenant l'épée en ligne.
A. France, La Révolte des anges,1914, p. 332. 4. MUS. Sorte de trille. C'était un préambule [la préparation du trille] pour arriver au battement (M. Garcia, Traité complet de l'art du chant,1840, p. 75). 5. PHYS. ,,Phénomène qui se produit lorsque deux ondulations se superposent avec des longueurs d'onde voisines`` (Charles 1960). B.− Intervalle de temps : 5. ... dans les gares de bifurcation les battements réservés pour l'attente des correspondances et pour la facilité du service sont quelquefois fort longs.
Ch. Bricka, Cours de ch. de fer,t. 2, 1894, p. 210. 6. ... en une heure, à l'émerveillement de sa compagne, il [Marc] eut établi leur itinéraire, sous réserve, pour l'imprévu, d'un certain battement.
L. Daudet, Ciel de feu,1934, p. 59. PRONONC. ET ORTH. : [batmɑ
̃]. Enq. : /batmã/. Fér. Crit. t. 1 1787 admet une var. batement. ÉTYMOL. ET HIST. − Début xiies. « action d'infliger des coups » (Psautier Oxford, éd. Fr. Michel, 88, 32 dans T.-L. : Je visiterai ... em batemenz [in verberibus] les pecchez d'els); ,,ancien`` dans Besch.; d'où « mouvement de ce qui bat » a) 1556 (Le Blanc, Trad. de Cardan, fo215 vodans Gdf. Compl. : Batement assidu de l'air qui l'environne); 1559 batemens de mains (Amyot, Vies, Cicero, ibid.); b) 1669 battemens d'arteres (La Framb.,
Œuv., p. 183, ibid.); 1680 batement de cœur (Rich.); c) 1671 escrime battements de pied (Mol., Bourg. gent., III, 3 dans Rob.); 1710 danse (Rich.).
Dér. du rad. de battre*; suff. -ement (-ment1*). STAT. − Fréq. abs. littér. : 1 214. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 1 101, b) 2 040; xxes. : a) 2 077, b) 1 880. BBG. − Lew. 1960, p. 71. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 146. |