| BASTINGUE, subst. fém. A.− MAR. Bandes d'étoffe ou de toile matelassée ou filets tendus autrefois autour du plat-bord d'un vaisseau de guerre pour servir d'abri aux matelots qui manœuvrent sur le pont pendant le combat (Lar. 19e) : ... le vaisseau, avec ses voiles carguées, sifflait horriblement en roulant sur l'océan comme une toupie gigantesque. Des oiseaux d'une figure épouvantable se prenaient dans les mailles de nos bastingues,...
Nodier, La Fée aux miettes,1831, p. 99. B.− Anc., ART MILIT. ,,Défense ou parapet mobile, composé de boucliers, de chariots`` (Ac. Compl. 1842). Prononc. : [bastε
̃:g]. Étymol. et Hist. 1634 (Termes de mar., 538, éd. 1670 d'apr. Delboulle dans R. Hist. litt. Fr., t. 4, p. 137 : L'environ des hunes d'iceluy navire sont le pavois, pavesades, ou bastingues). Empr. au prov. mod. bastengo (EWFS2; FEW t. 15, 1repart., p. 78a; Vidos dans Z. fr. Spr. Lit. t. 57, pp. 1-19; Bl.-W.5; Dauzat 1968) terme mar. « bastingue, toile matelassée que l'on tend autour du plat-bord d'un vaisseau, pour parer les balles » (Mistral); bastengo est le fém. de bastenc « cordage de sparterie » (ibid.), lui-même dér. du verbe prov. mod. basti « bâtir » où se trouve aussi la notion de « tresser, tisser » notamment l'accept. « empailler des chaises » (ibid.), cf. aussi l'a prov. bastir « tisser » (ca 1000, Boecis, 200 d'apr. E. Lerch dans Mél. Roques, t. 2, p. 190), v. bâtir. L'hyp. d'un empr. à l'ital. bastinga (Kohlm., p. 32) est à écarter, ce mot étant au contraire un gallicisme de la lang. écrite, isolé, sans vitalité, attesté pour la 1refois en 1769 dans la trad. ital. du dict. de A. Saverien, intitulée Dizionario istorico, teorico e pratico di Marina tradotto dal francese : Le bastinghe dei vascelli Firancesi (B. E. Vidos dans Z. fr. Spr. Lit., t. 57, pp. 1-2). |