| BASSINOIRE1, subst. fém. Bassin de métal, à couvercle ajouré, muni d'un long manche, destiné à recevoir de la braise et utilisé autrefois pour chauffer les lits − éventuellement pour parfumer les draps ou la chambre elle-même. Une bassinoire de cuivre : 1. Le notaire, coiffé de nuit (...) profita du moment où sa femme ajustait sur sa tête de quarante-cinq ans une baigneuse à dentelles pour faire les apprêts de la bassinoire, qu'il promena gravement dans son lit.
Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 5, 1814, p. 49. ♦ P. compar. : 2. Celui-ci (...), détruisit les navires anglo-hollandais, et ramena un anglais percé comme une bassinoire...
J. de La Varende, Le Maréchal de Tourville et son temps,1943, p. 230. ♦ [Symbole de confort douillet] :
3. Son bonheur [de don Juan] ne pouvait pas être cette félicité bourgeoise qui se repaît d'un bouilli périodique, d'une douce bassinoire en hiver, d'une lampe pour la nuit et de pantoufles neuves à chaque trimestre.
Balzac, L'Élixir de longue vie,1830, p. 382. − [Objet décoratif] :
4. Je savais que cet intérieur (...) serait meublé de l'inévitable buffet Henri II (...) sans oublier (...) les coquillages à gueule rose, le soleil de la bassinoire, l'assiette au chat...
H. Bazin, La Mort du petit cheval,1949, p. 185. − Fam. [P. anal. de forme] Grosse montre de poche. Prononc. : [basinwa:ʀ]. Étymol. ET HIST. − 1. 1454 « bassin à long manche garni de braise et servant à chauffer un lit » (Compte de J. Bochetel, Argenterie de la reine, fo108 dans Gdf. Compl. : Une bacinouere d'arin a baciner litz); 1501 « id. » (Cérém. franç., II, 734, ibid. : Bassinoires et autres choses servans a lad. chambre); 2. pop. 1867 (Lar. 19e: Bassinoire grosse montre).
Dér. de bassiner1*; suff. -oire (-oir*). STAT. − Fréq. abs. littér. : 14. BBG. − Wexler (P. J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, p. 212. |