| BASSE-FOSSE, subst. fém. Vx. Cachot souterrain, étroit et humide. Jeter qqn dans une basse-fosse : 1. Basse-fosse (Arch.) − Cachot pratiqué dans les soubassements des constructions fortifiées du moyen âge.
J. Adeline, Lex. des termes d'art,1884, p. 1. Rem. Plur. des basses-fosses. ♦ P. métaph. : 2. ... Dante a mis ensemble dans la basse-fosse de l'enfer et fait dévorer à la fois par la gueule sanieuse de Satan le grand traître et le grand meurtrier, Judas et Brutus.
Hugo, Le Rhin,1842, p. 39. − Auj. Cellule de basse-fosse : 3. ... vous ne connaissez pas cette cellule de basse-fosse qu'au moyen âge on appelait le malconfort. En général, on vous y oubliait pour la vie. Cette cellule se distinguait des autres par d'ingénieuses dimensions. Elle n'était pas assez haute pour qu'on s'y tînt debout, mais pas assez large pour qu'on pût s'y coucher.
Camus, La Chute,1956, p. 1529. − En part. Cul-de-basse-fosse. Cachot creusé au-dessous de la basse-fosse même : 4. Tout ce que pourrait tenter un gouvernement à la manière de Billot lui-même, c'est de faire une revision d'escamotage qui recondamnerait le Juif, dans la caverne du huis clos, sur de nouveaux faux, avec de nouvelles violations de la loi, après avoir envoyé l'héroïque Picquart pourrir dans les culs de basse-fosse du bagne.
Clemenceau, Vers la réparation,1899, p. 233. Rem. Plur. des culs-de-basse-fosse. Prononc. : [bɑsfo:s]. Durée mi-longue sur [ɑ] dans Barbeau-Rodhe 1930. Étymol. ET HIST. − Ca 1470 « cachot très profond » (G. Chastellain, Chroniques, III, 228, 21 dans K. Heilemann, Der Wortschatz von G. Chast., Leipziger Romanistische Studien, t. 19, 1937, p. 212 : le fit mettre en prison en basse fosse); 1798 cul de basse fosse (Ac.).
Composé du fém. de l'adj. bas* et de fosse*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 34. |