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BASQUE1, subst. fém.
A.− HABILLEMENT
1. Partie découpée du vêtement qui descend au-dessous de la taille. Habit à petites, à grandes basques (Ac. 1835-1932). Basques rapportées, moulage des basques :
1. Il portait les souliers à boucles de diamant, les bas de soie, la culotte courte bouclée sur le genou, la veste à longue basque et à larges poches pleines de tabatières, ... Lamartine, Nouvelles Confidences,1851, p. 55.
2. Andoche entre par la gauche. Paysan d'une cinquantaine d'années. (...) Il est en manches de chemise; gilet à basques, de forme ancienne; ample pantalon, dont le bas est serré contre le mollet par un entrelacs de cordes. Le cou est largement découvert. R. Martin du Gard, La Gonfle,1928, I, 1, p. 1172.
3. ... presque aussitôt, elle [Élizabeth] se retrouvait assise sur l'herbe, pendant que l'oncle Édouard se sauvait, les basques au vent. Green, Journal,1928-34, p. 269.
4. ... l'habit à basques est le signe distinctif de l'homme du monde ou du maître d'hôtel; ... R.-H. Lowie, Manuel d'anthropol. culturelle,1936, p. 98.
Rem. On rencontre dans la docum. une forme région. baste qui signifie « rempli fait à une pièce d'étoffe » :
5. « Ne voyez-vous pas, disait-elle [Mmede Hautcastel] à sa femme de chambre (...) que ce caraco est beaucoup trop large pour ma taille, surtout en bas, et qu'il y faut faire une baste avec des épingles? » X. de Maistre, Voyage autour de ma chambre,1794, p. 77.
Au fig., fam. Se pendre, s'accrocher aux basques de qqn. Le suivre partout, ne pas le quitter :
6. Ils vont tous s'accrocher à vos basques pour vous retenir, mais vous ne faiblirez pas : un garçon comme vous, un garçon anglais n'a qu'une parole, je le sais, j'en suis sûr. Mauriac, Asmodée,1938, III, 6, p. 117.
2. Spéc. ,,Corsage de robe serré à la taille, en forme de corset`` (Gay t. 1 1887) :
7. Les coussins, le « strapontin » de l'affreuse « tournure » avaient disparu, ainsi que ces corsages à basques qui, dépassant la jupe et raidis par des baleines, avaient ajouté si longtemps à Odette un ventre postiche... Proust, À l'ombre des jeunes filles en fleurs,1918, p. 618.
B.− P. anal. ,,Table de plomb ayant la figure d'une basque d'habit et qu'on place dans les couvertures des grands édifices sur l'angle que forme le faîte avec les arêtiers, ou sous la panne du brisé d'un comble`` (Jossier 1881).
Prononc. : − 1. Forme phon. [bask]. 2. Homon. : basque2.
Étymol. ET HIST. − 1. 1351 baste « rempli qu'on fait à une pièce d'étoffe » (Compte d'Estienne de la fontaine, argentier du roi dans Havard, Dict. de l'ameubl. et de la décoration, Paris, t. 1 s.v. : cendaux de plusieurs couleurs pour faire la bordure et [les] bastes du poële [aux funérailles de G. de Valennes, Chambellan du roi], qui fut semé de XXX escussons des armes dudit chevalier); 2. 1532 basque « partie d'étoffe située au-dessous de la ceinture du corsage ou du pourpoint [ici du corsage] » (Inv. de la garde-robe de la reine, fo219 dans Gay t. 1 s.v. : Une basque de satin cramoisi rouge où soulloit avoir une broderie d'or traict qui a été hostée pour l'antrée de Rouan. Plus 2 vertugalles de taffetas gris). 1 est prob. empr. au prov. basto « troussis, rempli d'étoffe » (v. Mistral t. 1 s.v.), seule lang. rom. du Sud, avec le cat., à avoir ce sens : l'ital. basta, proposé comme étymon par EWFS2(qui propose également l'étymon prov.) et Dauzat 1968, n'a en effet que le sens de « faufilure » (v. DEI et Batt. s.v.) qui ne suffit pas à expliquer le sens du mot fr., et il en est de même pour l'esp. basta, attesté dep. 1571 (d'apr. Al. t. 1 s.v.). Baste ne peut pas être non plus le contin. direct du judéo-fr. baste (xies., Raschi, v. FEW t. 15, 1, p. 75a), déverbal de l'a.fr. bastir « faufiler », à cause du s prononcé (v. Bl.-W.5, s.v. basque). Tous ces mots remontent au germ. *bastjan (bâtir*). 2 est dû à une contamination avec basquine*.
BBG. − Duch. 1967, § 35.