| BASILIQUE1, subst. fém. ARCHITECTURE A.− Architecture romaine, antique. Grand édifice de forme rectangulaire, avec trois nefs séparées entre elles par des colonnes et un hémicycle ou abside, une toiture en charpente et qui servait à Rome à la fois de tribunal, de bourse de commerce et de lieu de promenade. Basilique romaine : 1. ... lorsque l'art de nos contrées, dans la France du Nord, se haussa jusqu'à ces édifices de pierre dépassant par leurs dimensions le temple grec et la basilique romaine, d'immenses charpentes de chêne ou de châtaignier fournirent une partie de l'ossature intérieure des cathédrales ou des halles qui se dressèrent de Chartres à Ypres.
Vidal de La Blache, Principes de géogr. hum.,1921, p. 160. − P. anal. Grande salle de spectacle : 2. Les grandes firmes cinématographiques ont ouvert sur Broadway, l'une après l'autre, des basiliques. Bien que bondées, ces salles ont coûté tant de millions qu'elles sont toujours en déficit; mais elles servent à lancer les films; ...
Morand, New-York,1930, p. 179. B.− Architecture chrétienne 1. Église de grande dimension de plan semblable à celui de la basilique romaine et qui abrite le corps d'un saint ou une relique insigne; p. anal. cathédrale ayant cette même caractéristique. La basilique de Saint-Denis, de Saint-Pierre : 3. La grande basilique de Sainte-Sophie, bâtie par Constantin, est un des plus vastes édifices que le génie de la religion chrétienne ait fait sortir de la terre; ...
Lamartine, Voyage en Orient,t. 2, 1835, p. 382. 2. Église que le pape a voulu particulièrement honorer en raison de son importance religieuse. Basilique majeure, mineure (Rob.); la basilique de Notre-Dame de Lourdes : 4. Ce furent d'abord les porte-plumes « à vue » qu'il tira pour écrire sa dictée. Dans un œillet du manche, en fermant un œil, on voyait apparaître, trouble et grossie, la basilique de Lourdes ou quelque monument inconnu.
Alain-Fournier, Le Grand Meaulnes,1913, p. 142. Prononc. : [bazilik]. Homon. basilic. Étymol. et Hist. 1. 1495 archéol. relig. « église chrétienne, bâtie sur le plan des basiliques romaines » (Jehan de Vignay, Mir. hist., XXV, 37, éd. 1531 dans R. hist. litt. Fr., t. 4 : A Coulongne la fouldre en semblance d'un dragon de feu souldain trencha et penetra la basilique); 2. 1530 antiq. lat. « édifice civil rectangulaire » (Décades de Titus Livius, 2evol., 85, ibid. : Lors il n'y avoit nulles basiliques); 1549 (Est. : Basilique signifie ung palais royal, ou bien le lieu ou les senateurs et magistrats rendent ordinairement le droict et justice au peuple). Empr. du lat. basilica (lui-même empr. au gr. β
α
σ
ι
λ
ι
κ
η
́ [σ
τ
ο
α
́], littéralement « portique où siège l'archonte-roi »); sens 2 (Plaute, Curc. 472 dans TLL s.v., 1761, 70); sens 1 en lat. chrét. (ive-ves. Paulin de Nole, Epist., 31, 4, ibid., 1764, 42). Fréq. abs. littér. : 337. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 692, b) 238; xxes. : a) 699, b) 293. BBG. − Aebischer (P.). L'Antécédent d'ecclesia sur basilica au sens de « bâtiment servant au culte chrétien » prouvée par les Évangiles. In : [Mél. Schiaffini (A.)]. Rivista di cultura classica e mediaevale. 1965, t. 7, pp. 6-32. − Aebischer (P.). Basilica, eclesia, ecclesia. Ét. de stratigraphie ling. R. Ling. rom. 1963, t. 27, pp. 119-164. |