| BASER, verbe trans. [Correspond à base2A] Prendre quelque chose pour base, pour principe fondamental; faire reposer (sur). Synon. fonder :1. Je basai le succès de mon escapade sur cette indifférence, en me proposant de m'esquiver un jour, aussitôt le dîner fini, pour voler aux galeries de bois.
Balzac, Le Lys dans la vallée,1836, p. 18. 2. M. Deschanel demande : à quoi sert baser, puisque l'on possède fonder? « S'il entre, je sors », dit Royer-Collard, quand on discuta la venue au dictionnaire de ce verbe excellent et de forme élégante.
Gourmont, Esthétique de la lang. fr.,1899, p. 129. 3. ... on affirme que la famille est basée sur le mariage, et la famille est le fondement de la société.
F. Le Dantec, Savoir! Considération sur la méthode sc., la guerre et la mor.,1920, p. 78. − Emploi abs. : 4. L'essentiel de l'existence étant ainsi basé et assuré, je pourrais courir à l'aise et sans trop m'inquiéter après le chanceux, le vague, le mouvant...
M. de Guérin, Correspondance,1834, p. 170. Rem. Baser d'après, rare, pourrait être une expansion de l'emploi abs. : 5. Les progrès ont été tels qu'ils remettent en question les définitions physiques qui paraissaient les mieux assises. Nous disions que les anciens basaient leurs définitions horaires d'après le rythme des levers et couchers du soleil.
B. Decaux, La Mesure précise du temps,1959, p. 4. − Emploi pronom. [Correspond le plus souvent à base2B] Se fonder, s'appuyer (sur) : 6. Mais le directeur a écarté votre nom en se basant sur ce que votre mariage vous assure un bel avenir, plus qu'une aisance, une fortune que n'atteindront jamais vos modestes collègues.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 1, L'Héritage, 1884, p. 483. 7. Cela fait, je me baserais uniquement sur ces données pour former mes idées...
Renan, L'Avenir de la sc.,1890, p. 280. 8. Je ne sais pas au juste jusqu'où va le génie de mon père, j'aime mieux, pour rendre à M. Robert Darzac une personnalité que je n'ai jamais songé à lui enlever, me baser sur un argument un peu plus solide : ...
G. Leroux, Le Parfum de la Dame en noir,1908, p. 78. Prononc. : [bɑze], (je) base [bɑ:z]. Dub. transcrit la 1resyll. par [a] ant. À ce sujet, cf. base. Étymol. ET HIST. − 1. 1401 archit. bassée « fondée sur » (De Beaurepaire, Derniers mél. hist. et archéol., 117 dans Barb. Misc. 19, no9 : Et la dicte maison sera terree bien et suffisaument partout ou il appartiendra dessoulz les solles et de bonne matiere et bassee de bonne pierre dessoulz les croix); 1504 basser (Comptes du château de Gaillon, éd. Deville, 95, ibid.); 1613 basées (C. de Nostredame, Hist. et Chron. de Provence, éd. 1624, p. 800, ibid. : colonnes [...] basées); 2. 1787 au fig. « fonder sur » ([De La Coste], Voy. Philos. d'Angleterre, t. 2, p. 43, ibid. : Le vaste cercle de l'industrie angloise, toujours basant [se basant toujours] sur l'utile); 3. 1954 arm. être basé « avoir pour base d'opérations militaires » (De Gaulle, Mémoires de guerre, p. 185 : Le croiseur sous-marin Surcouf, alors basé à Halifax).
Dér. de base2*; dés. -er; les formes en -ss- relevées dans les 1resattest. sont prob. dues à l'infl. de l'adj. bas*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 288. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 368, b) 253; xxes. : a) 387, b) 539. BBG. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 105. |