| BARÈGE, subst. masc. A.− CHIM. Sel extrait par évaporation des eaux de Barèges ou bien obtenu artificiellement et servant à la préparation de bains sulfureux : 1. ... des gens (...) mangeaient (...) dans une atmosphère de graisse tiède, compliquée d'une écœurante odeur de barèges, due au voisinage des bains.
A. France, Le Chat maigre,1879, p. 164. Rem. N'est attesté comme nom commun que dans Guérin 1892 et Lar. mén. 1926 dans l'expr. bain de barèges (s.v. bain). Duval 1959 signale les expr. bain de Barèges et sel de Barèges. − P. méton., création d'aut. Liquide dont la couleur rappelle celle des bains de barèges : 2. ... Céline le mena chez un marchand de vins et là, épaulés contre des lauriers en caisse, ils se regardèrent d'un air assez embarrassé, tout en tournant avec une cuiller de fer battu le barège de leur absinthe.
Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 178. B.− TEXT., vx 1. Sorte d'étoffe de laine légère et non croisée, primitivement fabriquée à Barèges, servant à faire des châles, des écharpes, des robes, etc. : 3. Toute sa toilette avait on ne sait quoi de chantant et de flambant. Elle avait une robe de barège mauve, de petits souliers-cothurnes mordorés...
Hugo, Les Misérables,t. 1, 1862, p. 161. 2. P. méton. Vêtement fait de cette étoffe : 4. Comme pour en donner la preuve, elle s'était levée avec une ondulation harmonieuse de toute sa personne, elle vint jeter ce mot dans un sourire ingénu à l'oreille du jeune homme. Il sentit passer, tout proche, le parfum tiède de la gorge délicatement moulée sous le barège entr'ouvert.
De Vogüé, Les Morts qui parlent,1899, p. 178. Rem. Attest. unique dans notre documentation. Prononc. et Orth. : [barε:ʒ]. Ac. 1835 et, à sa suite, Lar. 19eet Littré écrivent barége. Ac. 1878 écrit barège. Étymol. et Hist. 1. 1829 text. (Boiste); 2. 1879 chim., supra ex. 1. De Barèges, nom d'une ville du département des Hautes-Pyrénées. Fréq. abs. littér. : 20. |