| BARYTONNER, verbe intrans. MUS. Chanter avec une voix de baryton : 1. [L'enfant] imitait le rire du merle, et cela faisait le dessus de cette étrange harmonie, dont la Vougne déclamait le chant, et dont l'ourse et le gong barytonnaient la basse.
J. Richepin, Miarka la fille à l'ourse,1883, p. 96. 2. ... il va falloir donner à ce ténor, qui s'est trompé en barytonnant avec succès, une voix théâtrale de ténor...
A. Wicart, Les Puissances vocales,Le Chanteur, 1931, p. 309. Rem. Forme moins cour. barytoniser. − P. ext. Jouer d'un instrument-baryton (cf. baryton1* B) : 3. ... ça se barytonne sous l'archet.
A. Arnoux, Pour solde de tout compte,1958, p. 270. Rem. On rencontre dans la docum. le néol. barytonneur, subst. masc. (Colette, Claudine à l'école, 1900, p. 102; suff. -eur2*). P. plaisant. Celui qui a la voix ou se donne l'allure d'un baryton*. Prononc. et Orth. Seule transcr. dans Gattel 1841 : ba-ri-to-né. Ac. Compl. 1842 admet barytonner (2 n) ou barytoniser; cf. aussi Lar. 19e. Besch. 1845 écrit barytoner [1 n] ou barytoniser. Nouv. Lar. ill., Pt Lar. 1906, Lar. 20eet Rob. acceptent les 3 formes : barytonner, barytoner et barytoniser. Guérin 1892 donne uniquement la 1re. Quillet 1965 note les 2 premières et ne mentionne pas barytoniser. Étymol. et Hist. [1452-78 barytonnant part. prés. substantivé « chant en baryton » (Act. des apost., vol. I, fo22a dans Gdf. Compl. : Puis Astaroth mon gros garson Avec deux diables bien tonnans, Me feront ung baritonnans Dessus la voix Levyathan Et tiendra en lieu de Sathan Ung ton gros comme une bombarde)]; 1513 baritonant part. prés. « qui chante sur le ton qui est entre la basse et la taille » (Lemaire, Concorde des deux lang., sign. AA VII a, éd. goth., ibid. : La maint gosier baritonant bondit : Qui lay prononce ou balade accentue Virelay vire, ou rondel arondit); 1534 barytoner p. plaisant. (Rab., Garg., ch. VII, ibid.) − 1611, Cotgr.; repris au xixes. 1834 (Land. : Barytoner. Chanter en baryton. Ce mot est vieux et de peu d'usage); concurrencé par barytoniser « id. » (dep. xves., J. Molinet dans Hug. : Barritoniser). Dér. du rad. du gr. β
α
ρ
υ
́
τ
ο
ν
ο
ς (baryton* étymol. 2); dés. -er; le gr. connaît un verbe β
α
ρ
υ
τ
ο
ν
ε
́
ω-ω
̃ au sens de « prononcer avec l'accent grave » (Denys d'Halicarnasse, 2, 58 dans Liddell-Scott). Fréq. abs. littér. : 5. |