| BARDE1, subst. masc. [Chez les Celtes] Poète-chanteur qui célébrait les exploits des héros en s'accompagnant de la cruth (sorte de lyre) : 1. L'aède est bien déjà un littérateur. Pour la même raison, et plus encore, le récitant des chansons de geste et, quoi qu'on en ait dit, le barde breton, le scalde scandinave.
Benda, La France byzantine,1945, p. 152. − P. ext. Poète d'inspiration héroïque ou lyrique : 2. Qui m'aurait dit alors que, quinze ans plus tard, (...) l'âme lyrique et religieuse d'une génération de bardes chrétiens inventerait une nouvelle langue pour révéler des enthousiasmes inconnus...
Lamartine, Des Destinées de la poésie,1834, p. 386. 3. ... Canalis crayonné dans une pose assez byronienne, offrait à l'admiration publique ses cheveux en coup de vent, son cou nu, le front démesuré que tout barde doit avoir.
Balzac, Modeste Mignon,1844, p. 53. PRONONC. : [baʀd]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1512 hist. anc. (Gaule) « poète » (J. Le Maire,
Œuvres, 1, 170 dans Quem. : [Bardus] introduisit une secte de Poëtes et rhetoricques lesquels furent nommez Bardes); 1836 p. ext. (Land. : Barde [...] poète héroïque).
Empr. au lat. bardus « poète, chanteur » (Lucain, 1, 449 dans TLL s.v., 1751, 69); prob. d'orig. gaul., cf. irl. bard, kymr. bardd de même sens (Dottin, Manuel de l'antiquité celtique, Paris, pp. 62-63; IEW, p. 478; Der kleine Pauly, 1964, t. 1, p. 27). DÉR. Bardisme, subst. masc.Mythes et traditions des bardes; caractère de leur poésie et de leur musique. ,,Elle unit dans sa vie toutes les grandes pensées. Ce recul de la fierté héroïque devant l'humilité chrétienne, ce bardisme qui peu à peu ne se connaît plus et puis cette fusion, dans Jeanne, de l'héroïsme et de l'humilité`` (Barrès, Mes cahiers,t. 6,1907-08, p. 254).− 1reattest. 1845 (De Pontecoulant dans Besch.); dér. de barde1, suff. -isme*. − Fréq. abs. littér. : 2. |