| BARDANE, subst. fém. BOT. Plante herbacée bisannuelle des régions tempérées d'Europe et d'Asie, à grandes feuilles alternes, à fleurs groupées, dont les bractées munies de crochets se fixent aux vêtements ou au pelage des animaux, employée en pharmacie comme sudorifique et remède contre la teigne. Extrait aqueux de bardane, poudre de bardane, tisane de bardane. Synon. glouteron, herbe aux teigneux :1. Quelques plantes à feuilles piquantes, au bas quelques bardanes, des joncs, des plantes aquatiques indiquaient et l'exposition au nord et la maigreur du sol.
Balzac, Le Curé de village,1839, p. 173. 2. J'eus la surprise de découvrir que l'ingéniosité artisane empruntait les harpons minuscules, les capitules de la bardane, secs et crochus...
Colette, La Jumelle noire,1938, p. 113. Rem. 1. Autres synon. grateron, grippe, peignerolle, poire de vallée (Guérin 1892); arapon, teigne (Lar. 20e, 1928); gratteron (Lar. encyclop., 1960). 2. Il existe en fr. pop., un homon. signifiant « punaise ». (Attesté dans Lar. 19eet dans X, Notes manuscrites ajoutées sur les feuilles des notes de Nouguier, p. 28; A. Bruant, Dict. fr.-arg., 1905, p. 378). Cf. étymologie. Prononc. : [baʀdan]. Étymol. et Hist. Ca 1250 bot. agn. bardane (Vocabulary of the names of plants, Ms Harley no978, 140 b, éd. Th. Wright, A volume of Vocabularies, 1857 dans T.-L. : lappa : bardane, clote); xves. m. fr. bardane (Grant Herbier, 60 d'apr. DG). Empr. au lat. médiév. bardana « Arctium lappa L. », attesté dep. viiie-xies. (Glossae latino-theodiscae, III, 536, 44 dans Mittellat. W. s.v., 1373 : bardana idem lappa maior, groz letheche), altération, sans doute sous l'influence de barba qui signifie déjà en lat. class. « partie d'une plante pouvant évoquer une barbe » (André Bot. s.v.), de dardana « Arctium lappa L., grande bardane », attesté dep. le ves. (Pseudo-Apulée, De Herbis, 37 dans TLL s.v., 38, 78), rattaché par E. Gamillscheg et L. Spitzer (Die Bezeichnungen der Klette im Galloromanischen − Frz. Bardane, 1915, pp. 1-12) et EWFS2s.v. au germ. *daroth (dard*). L'objection formulée contre cette hyp. par FEW t. 1, s.v. *barrum note 16, selon laquelle bardana et dardana désigneraient des plantes différentes de la bardane, n'est pas justifiée, ces mots étant glosés lappa et personacia (André Bot., à ces mots). Cette étymol. est donc préférable à celle qui fait de bardane un emploi fig. du lyonnais bardane « punaise », dér. du lat. pop. *barrum « boue » (FEW t. 1, s.v. *barrum, Bl.-W.5, Dauzat 1968) puisqu'il est impossible de séparer le fr. bardane des formes de lat. médiév. bardana et dardana. L'esp. bardana (Rupp., p. 101) ne peut convenir, car il n'est attesté que dep. 1555 (d'apr. Cor. s.v.). Fréq. abs. littér. : 6. BBG. − Gamillscheg (E.), Spitzer (L.). Die Bezeichnungen der Klette im Galloromanischen. Halle, 1915, pp. 1-12. − Sain. Lang. par. 1920, p. 309. |