| BARBIFIER, verbe trans. A.− Faire la barbe à quelqu'un, raser quelqu'un : 1. ... il [Chabre] tire sa montre, constate que le moment est venu d'aller barbifier M. Tringle son voisin et client...
G. Courteline, La Conversion d'Alceste,Monsieur Tringle, 1892, p. 152. − Emploi pronom. Se raser : 2. Il cessa de se gratter le menton, et il se mit à marcher violemment, comme il faisait toujours en ses heures de grave méditation. Quand il voulut recommencer à se barbifier, il se coupa trois fois depuis le nez jusqu'à l'oreille.
Maupassant, Contes et nouvelles,t. 2, Clair de lune, 1882, p. 31. B.− Au fig. 1. Fam. Ennuyer : 3. Drouin est donc arrivé comme du citron à bord d'un vaisseau scorbutique et, dame! Je l'ai barbifié de mon mieux. J'ai découvert un passe-temps − les courses − qui m'a obéré relativement pas mal.
Valéry, Correspondance[avec Gide], 1899, p. 353. 2. Arg., typologie. Se griser : 4. « Il s'est barbifié hier; il a mal aux cheveux aujourd'hui. »
G. Fustier, Suppl. au dict. de la lang. verte d'A. Delvau,1889, p. 510. PRONONC. : [baʀbifje], (je) barbifie [baʀbifi]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. xviie-xviiies. (?) emploi abs. « porter la barbe » (Origine des moulins a barbe, Var. hist. et litt., II, 57 dans Gdf. Compl. : Son œuvre estant a son point de perfection, il se mit à faire des barbes, tant et tant qu'il en faisoit des ballots pour envoyer dans toutes les contrees ou l'on barbifie), attest. isolée; 2. 1752 trans. « raser qqn, faire la barbe à qqn » (Trév.); 1835 pronom. (Ac. : [...] se faire barbifier. Avec le pronom personnel, se barbifier); 3. 1889 arg. se barbifier « s'ennivrer », supra; 4. 1899 barbifier qqn « ennuyer qqn », supra.
Dér. de barbe1*; suff. -ifier*; au sens 3 cf. barbe1étymol. II A; au sens 4 étymol. II B. STAT. − Fréq. abs. littér. : 4. BBG. − Mat. Louis-Philippe 1951, p. 253. |