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BARAQUE, subst. fém.
A.− Construction provisoire, généralement de planches :
1. ... le sous-lieutenant Louis Madelin, de qui les hasards de la guerre m'ont brusquement rapproché et qui m'offre un asile dans sa baraque en planches. Bordeaux, Les Derniers jours du fort de Vaux,1916, p. 95.
2. Je reverrai longtemps notre arrivée au stalag IX A : tous les prisonniers travailleurs réfugiés sur ordre dans leurs baraques, volets fermés; ... Ambrière, Les Grandes vacances,1946, p. 339.
En part.
1. Construction démontable en bois et/ou en toile utilisée par les commerçants ambulants, les forains, etc. Sur la place, des boutiques; au fond, deux baraques de saltimbanques, ... (Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 362):
3. Elle s'était assise sur un petit pliant et attendait la clientèle. Il y avait pas mal de monde qui circulait entre les petites baraques de toile du marché. Maria débitait ses crevettes; ... Van der Meersch, L'Empreinte du dieu,1936, p. 150.
2. Construction rudimentaire servant d'abri pour les pêcheurs, les chasseurs, etc., ou de resserre à outils :
4. Les routes et les champs étaient déserts. Seul, dans la baraque d'un pâturage, un cheval regardait tomber la pluie; ... Arland, L'Ordre,1929, p. 492.
5. On commença timidement à démonter les rampes d'escalier, les trappes du grenier, l'inutile, l'accessoire. Les planches de placards, les planches de cave, où l'on mettait les aliments au frais. Puis les portes des cabinets, les planches, le siège, le toit. De cela, on se passe... Les volets des fenêtres, les cabanes à lapin, les baraques à outils, les caisses à charbon... Van der meersch, Invasion 14,1935, p. 335.
JEUX, vx. Le jeu de la baraque. Sorte de jeu de billard.
Arg. scol., vx. Casier de rangement pour les écoliers :
6. Instruit [Louis] à la longue par la cruelle expérience des maux, force lui fut de songer à ses affaires, pour me servir d'une expression collégiale. Il lui fallut prendre soin de sa baraque, de son pupitre, de ses habits, de ses souliers; ... Balzac, Louis Lambert,1832, p. 57.
B.− P. ext., fam., péj. Logement misérable et insalubre, ou maison mal tenue ou mal gérée :
7. La zone militaire, qui interdisait les maisons, tolérait les masures et les baraques. Un peuple d'irréguliers, de nomades, de déchus, ou d'immigrants en attente, en avait profité pour s'établir là, ... Romains, Les Hommes de bonne volonté,Le 6 octobre, 1932, p. 202.
8. Les banlieues ne sont souvent qu'une agglomération de baraques où la viabilité indispensable est difficilement rentable. Maisonnettes mal construites, baraques en planches, hangars où s'amalgament tant bien que mal les matériaux les plus imprévus, ... Le Corbusier, La Charte d'Athènes,1957, p. 26.
PRONONC. : [baʀak].
ÉTYMOL. ET HIST. − 1501-06 barraque « construction de planches servant d'abri » (Auton, Chron., B.N. 5083, fo35 vodans Gdf. Compl. : Les Genevois bruslerent leurs loges et barraques, puys myrent leur artillerye en mer et s'en allerent). Empr., prob. par l'intermédiaire de l'a. prov. (cf. baraca en 1381 dans une charte lat. de Marseille citée par Du Cange) au cat. de Valence barraca « petite construction primitive servant d'abri » attesté dep 1249 (sous la forme barraqua dans un texte lat. de Valence, Ord. in Privilegia Valentiae dans NED, s.v. barrack; av. 1276 sous la forme barraque, Conq. Valencia, ibid.), d'orig. très obsc., prob. préromane : barraca serait un dér. préroman, soit de *barra « barre transversale » (v. barre), mot commun à toutes les lang. rom., soit de *barrum « argile », mot préroman ibérique, l'argile et le bois entrant dans la construction des premières baraques catalanes (v. FEW t. 1, s.v. *barra; Cor. t. 1, s.v. barraca; M. Thede, Volkstum und Kultur der Romanen, t. 6, pp. 210-273; v. aussi Hubschmid, fasc. 2, pp. 63-67). P. Aalto, Neuphilol. Mitt., t. 39, pp. 375-386, s'appuyant sur la ressemblance entre un type de temple babylonien et la baraque de pierres sèches courante aux îles Baléares, propose comme étymon du cat. barraca le syriaque parakkā, de l'assyrien parakku « temple, palais », mais cette hyp., séduisante, manque de fondements linguistiques : le mot manque en ar., lang. qui aurait pu servir d'intermédiaire, et aucune attest. cat. anc. de barraca ne se rapporte aux Baléares (v. Alc.-Moll t. 2). L'ital. baracca ne peut être à l'orig. du mot fr. (Brunot t. 1, p. 510, Wind, p. 153, Kohlm., p. 31, EWFS2, Dauzat68), le seul ex. attesté dans cette lang. antérieurement au xviies. étant prob. une interpolation du xviies. dans un texte du début xives. (v. Cor., loc. cit. note 2).
STAT. − Fréq. abs. littér. : 822. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 264, b) 2 762; xxes. : a) 968, b) 1 208.
BBG. − Aalto (P.). Contribution à l'étymol. de baraque. Neuphilol. Mitt. 1938, t. 39, pp. 375-386. − Arveiller (R.). « Barraque », bagne, guépard et la lang. franque. In. : [Mél. Fouché (P.)]. Paris, 1970, pp. 81-91. − Baist (G.). Zum Stamm barr. Rom. Forsch. 1913, t. 32, pp. 894-896. − Brüch (J.). Bemerkungen zum französischen etymologischen Wörterbuch E. Gamillschegs. Z. fr. Spr. Lit. 1927, t. 49, p. 297. − Kidman (J.). Les Empr. lexicol. du fr. à l'esp. des orig. jusqu'à la fin du xves. Paris, 1969, pp. 51-54. − Kohlm. 1901, p. 31. − Pohl (J.). La Maison dans les fr. marginaux. Vie Lang. 1969, p. 145. − Thede (M.). Die Albufera von Valencia. Volkstum und Kultur der Romanen. 1933, t. 6, pp. 210-273. − Wind 1928, p. 153.