| BANALEMENT, adv. D'une manière banale. A.− Vx, DR. FÉOD. [En utilisant le four, le moulin, le pressoir du seigneur] Cuire, moudre banalement (cf. ban I C). B.− Au fig. 1. Sans nuance péj. Synon. de couramment : 1. J'ai souvent ouï dire, banalement, que le collège était l'image de la vie...
R. de Montesquiou, Mémoires,t. 2, 1921, p. 73. 2. Le plus souvent péj. D'une manière ordinaire, peu originale : 2. Dans la rue je n'ose plus la questionner; qu'est-ce qu'elle me répondrait? J'aime mieux attendre d'être à la maison, et, dehors, lui parler banalement du froid, prédire qu'il va neiger encore, que les leçons de chant du dimanche et du jeudi nous amuseront...; mais je parle sans conviction et elle sent bien, elle aussi que tout ce bavardage ne compte pas.
Colette, Claudine à l'école,1900, p. 67. PRONONC. : [banalmɑ
̃]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1280 féod. banaulment « en se servant du moulin (four, pressoir, etc.) banal » (Joinville, Reynel, Arch. H.-M. dans Gdf. : Devons faire aler mourre banaulment touz les hommes et totes les fames de la communité de Rinel auz dis molins) − xives. dans Gdf.; 2. av. 1845 « d'une manière banale » (A. Dumas dans Besch. : Croyez-vous que le vrai savant s'adresse banalement à l'individu même? non pas).
Dér. de banal* étymol. 1 et 2; suff. -ement (-ment2*). STAT. − Fréq. abs. littér. : 29. |