| BAMBOU, subst. masc. A.− BOT. Plante graminée arborescente à tige cylindrique comportant des nœuds cloisonnants cultivée dans les régions chaudes. Une forêt de bambous (Ac. 1835-1932); en agitant leurs longues tiges flexibles, les bambous gémissent (Maran, Batouala,1921, p. 32): 1. À Bénarès, la terre donne trois moissons par an. Une pluie d'orage fait d'une lande une prairie. Le roseau du pays, c'est le bambou de soixante pieds de haut; ...
Michelet, Introd. à l'Histoire universelle,1831, p. 405. 2. Le papier de Chine ne se fabrique ni avec de la soie ni avec le broussonatia; sa pâte provient des fibres du bambou triturées.
Balzac, Les Illusions perdues,1843, p. 120. − P. méton., au sing. Bois de bambou. Canne, étui de bambou (Ac. 1798-1932). ♦ En partic., PÊCHE. Bambou refendu. Bois servant à la fabrication des cannes à pêche, formé de six sections triangulaires découpées dans du bambou, et qui après collage, acquièrent de nouvelles qualités de flexibilité (d'apr. Lar. encyclop., Pollet 1970). − P. ext. ♦ Canne de bambou (cf. bamboche3).J'ai changé mon bambou contre une canne plus solide (Ac.1932). ♦ CIRQUE. Perche utilisée par les acrobates extrême-orientaux. B.− Au fig., fam. Coup de bambou. Insolation et p. ext. défaillance mentale : 3. On sait qu'au Sud la chaleur entretient la soif et en même temps le moustique de la malaria, et que ceci allié à cela, est fort propice au coup de bambou.
H. Bazin, La Fin des asiles,1959, p. 35. PRONONC. : [bɑ
̃bu]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. 1598 bot. bambu (Lodewijcksz, Premier livre de l'histoire de la navigation aux Indes orientales par les Hollandois, fo19 vo[texte français écrit par un Hollandais] dans Arv., p. 77 : Nous y [à Sumatra] avons aussi veu croistre en ceste maniere le Poyvre rond, montant et s'enveloppant a des roseaux hauts et gros, dits en Portuguez Bambu [en it. dans le texte], et en langue Malaique Mambu [id.]); 1610 (V. Linschoten, Histoire de la navigation, p. 79, ibid. [trad. fr. d'un texte lat. résumé à partir d'un texte holl.] : ils [les Portugais, à Goa] le font inhumainement batre dos et ventre par leurs serviteurs à grands coups de Bambus [en it. dans le texte] qui, est un roseau fort espais); 2. 1604 bambou « morceau de bambou servant de mesure de capacité » (Martin de Vitré, Description du premier voyage fait aux Indes orientales par les François en 1603, p. 55 dans König, p. 23 : ilz ont des bambous qui tiennent le pois de deux livres).
1 est empr., par le canal du néerl., au port. bambu, aussi mambu, attesté dep. le xvies. (Fr. de Andrade, Cronica de D. João III, IV, fl. 94 d'apr. Mach.), lui-même empr. au marathe et gouzrati (Cor. t. 1) ou au konkani (Mach. et Dalg. t. 1), lang. de la côte ouest de l'Inde, plutôt qu'au canara (Fried. s.v. bambus; König, pp. 24-25) qui n'est pas une lang. de navigateurs (v. Les langues du monde, Paris 1952, p. 489) ou au malais (Dauzat68, Bl.-W.5, EWFS2, FEW t. 20, p. 91) qui ne possède pas la forme mambu et où bambu est prob. un empr. récent au port. (v. Fried.). STAT. − Fréq. abs. littér. : 230. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 269, b) 516; xxes. : a) 310, b) 285. BBG. − Arv. 1963, pp. 77-79. − Boulan 1934, p. 198. − König 1939, pp. 23-25. |