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BAMBIN, INE, subst. et adj.,BAMBINO, subst. masc.
I.− Bambin, ine
A.− Substantif
1. Fam. et affectueux. Jeune enfant, dont l'âge se situe le plus souvent entre 2 et 10 ans. Un gentil bambin, une charmante bambine (Lar. 19e). Synon. gamin, gamine :
1. Lorsque Gervaise songeait à Lalie, elle n'osait plus se plaindre. Elle aurait voulu avoir le courage de cette bambine de huit ans, qui en endurait à elle seule autant que toutes les femmes de l'escalier réunies. Zola, L'Assommoir,1877, p. 694.
2. Le petit Guiraud, un bambin de deux ans et demi, portait son costume de Pierrot d'une façon si drôle, que tout le monde l'enlevait au passage pour l'embrasser. Zola, Une Page d'amour,1878, p. 891.
3. Lorsqu'un bambin avant six ou sept ans joue, il ne déteste généralement point la présence des adultes familiers et même souvent il la réclame; il veut un public qui puisse admirer ses exploits. Jeux et sp.,1968, p. 107.
Rem. Emploi rare du fém. bambine; emploi exceptionnel de la forme ital. bambina : ,,Dès mon entrée, la bambina qui gardait la cantine...`` (Larbaud, A. O. Barnabooth, 1913, p. 265).
RELIG. Le Bambin. L'Enfant Jésus. Synon. usuel le Bambino (infra) :
4. Elle n'a de regards ni pour le Bambin, ni pour les saints. A. Suarès, Voyage du Condottière,t. 3, 1932, p. 196.
2. Péj. Gamin, jeune homme sans expérience. Ce n'est qu'un bambin (Lar. 20e) :
5. Voyez [en 1811] le sérieux de nos jeunes gens, et la majesté avec laquelle un bambin de vingt ans déjeune chez Tortoni; c'est tout simple. Stendhal, Hist. de la peinture en Italie,t. 2, 1817, p. 109.
6. Je plaisantais ferme le Giroud garni d'une épaulette d'or et qui était beaucoup plus grand que moi, c'est-à-dire qui était un homme de dix-huit ans tandis que j'étais encore un bambin de treize ou quatorze. Stendhal, Vie de Henry Brulard,t. 2, 1836, p. 305.
B.− Adj. [En fonction d'appos. ou d'attribut] Très jeune :
7. C'était une poupée de mauvais ton, sentant le faubourg. Je me rappelle bien que, tout bambin que j'étais et n'ayant pas encore usé beaucoup de culottes, je sentais, à ma manière, mais très vivement, que cette poupée manquait de grâce, de tenue; qu'elle était grossière, qu'elle était brutale. A. France, Le Crime de Sylvestre Bonnard,1881, p. 285.
Rem. V. aussi Béranger, Chansons, t. 3, 1829, p. 232 : ,,Quand nous mourons, vieux ou bambin.``
II.− Bambino, subst. masc.
A.− RELIG. Statuette de l'Enfant Jésus représenté dans les bras de la Vierge :
8. La chapelle de la Vierge était remplie de fleurs : bouquets de jonquilles, juliennes, pensées, roses, chèvrefeuilles et jasmins mis dans des vases de porcelaine blanche ou dans des verres bleus, étalaient leurs couleurs sur l'autel et montaient entre les grands flambeaux vers le visage de la Vierge, jusque par-dessus sa couronne d'argent, d'où retombait un voile de mousseline à longs plis qui s'accrochait à l'étoile d'or du bambino de plâtre suspendu dans ses bras. Flaubert, Par les champs et par les grèves,1848, p. 205.
SYNT. Une Vierge et un bambino (E. et J. de Goncourt, MmeGervaisais, 1869, p. 135); allumer des cierges en l'honneur du « bambino » (Bourges, Le Crépuscule des dieux, 1884, p. 255).
B.− Arg. Enfant jeune et espiègle.
Rem. Attesté dans A. Delvau, Dict. de la lang. verte, 1867 qui note que le mot appartient à l'arg. du peuple, lequel « parle italien sans le savoir ». En fr. mod. une chanson à succès : Bambino, bambino, interprétée par Dalida a contribué à répandre le mot dans le grand public autour des années 1950.
PRONONC. : [bɑ ̃bε ̃], fém. [-in]. Durée mi-longue pour la 1resyll. dans Passy 1914.
ÉTYMOL. ET HIST. − [1575 d'apr. Bl.-W.5]; 1726, avril (Mercure de France : Dans la Tragédie d'Œdipe on met en culotte les deux bambins qui dans Inès ne s'étoient montrés qu'en jaquette). Empr. à l'ital. bambino « id. » (Kohlm., p. 30; Brunot t. 6, p. 2123) attesté av. 1527 (Machiavel, 872 dans Batt.) comme terme de peinture : Il Bambino (Gesù) désignant l'« Enfant Jésus » dep. av. 1625 (G.-B. Marino [1569-1625], 234, ibid.). L'ital. bambino est à rattacher à la racine onomatopéique bamb- du lang. enfantin. V. bamboche. La forme ital. popularisée sans doute par l'intermédiaire des nombreux ouvriers (maçons, etc.) ital. travaillant en France; d'où l'emploi argot.
STAT. − Fréq. abs. littér. Bambin : 176. Bambino : 16.
BBG. − Duch. 1967, § 15.