| BALEINE, subst. fém. A.− ZOOL. Mammifère marin de très grande taille, de l'ordre des cétacés, qui présente à la machoire supérieure de grandes lames cornées appelées fanons : 1. Il existe et il a toujours existé deux sortes de baleines. D'abord la baleine « franche » ce qui veut simplement dire qu'elle flotte quand on vient de la mer... La deuxième espèce est la baleine dite « foncière », qui coule lorsqu'elle est tuée. Celles-ci sont très nombreuses.
J.-B. Charcot, Voyages aux îles Féroë,1934, p. 65. 2. Par un curieux paradoxe, les plus grands animaux marins vivant dans les mers actuelles, en l'espèce les cétacés à fanons (mystacocètes) sont également des mangeurs de plancton : baleines, balénoptères, rorquals, etc., retiennent sur le chevelu de leurs fanons cornés le plancton que renferme l'eau qu'ils engouffrent, et qui ressort sur les côtés de leur bouche, après filtration; ...
J.-M. Pérès, La Vie dans l'océan,1966, p. 43. ♦ Blanc de baleine. Matière grasse nacrée extraite d'une huile emplissant les cavités de la tête de certains cétacés : 3. La pêche s'effectuait le plus souvent au harpon, et une fois capturés, les animaux étaient dépecés, fournissant de grandes quantités d'huiles, de fanons, ainsi que, pour les cachalots, de l'ambre gris et du blanc de baleine.
A. Boyer, Les Pêches mar.,1967, p. 9. − Expr. fam. Se tordre, rire comme une baleine. Rire en ouvrant une large bouche (comme une baleine découvrant ses fanons). − Arg., MAR. ,,Grosse lame qui embarque à bord`` (Soé-Dup. 1906) : 4. ... [À] laisser le sabord de sa chambre ouvert, par mer agitée, on risque fort d'embarquer une baleine! ... [terme] encore usité à l'École Navale.
R. Coindreau, L'École navale et ses traditions,L'arg. Baille, 1957, p. 63. B.− P. méton. Lame de corne flexible tirée des fanons de la baleine, et, p. ext., tige flexible d'une autre matière (métal, plastique) qui sert à tendre un tissu, à lui donner forme : 5. Enfin, celle-ci, pour porter cette chienne qui pesait quatorze livres et ne pas se déformer la taille, ne pas la voir déjetée à droite, ainsi que les blanchisseuses, avait été obligée de se faire faire un corset avec des baleines de fer.
E. et J. de Goncourt, Journal,1887, p. 670. 6. ... c'était une vieille femme, difficile à déchiffrer à première vue dans les oripeaux sales, et les cheveux gris défaits de folle mêlés à ses genoux où reposait la tête entre des bras qui serraient une sorte de sac de toile et un vieux parapluie aux baleines cassées.
Aragon, Les Beaux Quartiers,1936, p. 319. − MAÇONN. ,,Scie à pierre tendre, très étroite, souple et flexible, permettant de suivre aisément un tracé courbe donné par un panneau ou de passer aisément entre 2 tracés`` (Noël 1968). PRONONC. : [balεn]. Passy 1914 note une demi-longueur en syll. finale. Barbeau-Rodhe 1930 une longueur, mais facultative. ÉTYMOL. ET HIST. − 1. Ca 1100 zool. (Roland, 3101 dans Gdf. Compl. : Qui guaresis Jonas tut veirement De la baleine qui en sun cors l'out enz); 2. par synecdoque 1268 habill. baleine « fanons de baleine, servant à renforcer les gants des chevaliers » (E. Boileau, Métiers, éd. G.-B. Depping, 371 dans T.-L. : gentelès de baleine).
Empr. au lat. ballaena, ballena « baleine » (Plaute, Rud., 545 dans TLL s.v., 1699, 66) lui-même empr. au gr. φ
α
́
λ
λ
α
ι
ν
α (Aristote dans Liddell-Scott). STAT. − Fréq. abs. littér. : 293. Fréq. rel. littér. : xixes. : a) 622, b) 571; xxes. : a) 240, b) 263. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 49. |