| BALAYEUR, EUSE, adj. et subst. I.− Emploi adj. Qui balaie : 1. Je traversai sa poussière, mais la machine balayeuse municipale passait tout juste, vrombissante, à ce moment-là, ...
Céline, Voyage au bout de la nuit,1932, p. 303. − P. anal. [En parlant du vent, de la pluie, d'une lumière] :
2. ... les habitants de Glaréola n'avaient encore jamais vu une auto comme la mienne, une torpédo de grand tourisme, pointue à l'avant et à l'arrière, décapotée, avec (...) un projecteur mobile que je faisais virevolter et qui promenait horizontalement un cône éblouissant et balayeur loin devant la voiture...
Cendrars, Le Lotissement du ciel,1949, p. 199. − TÉLÉV. Caméra balayeuse. ,,Qui prend des vues dans tout un secteur déterminé`` (Gilb. 1971). II.− Emploi subst. A.− Balayeur, euse. Celui, celle qui balaie : 3. Non, entre trente et cinquante, voilà les femmes qui lui convenaient, petites, boulottes ou efflanquées, blondes ou brunes, cuisinières, bonniches, balayeuses, ah! il n'y regardait pas de si près.
Dabit, L'Hôtel du Nord,1929, p. 56. − Au fig., employé gén., au masc. Ce qui fait cesser, ce qui provoque la disparition : 4. Nuits sans sommeil, longues nuits où le cerveau s'illumine comme une grande ville. Et quel beau défilé de rêves qu'on croit vivants! Venu le matin, ils ne sont plus. Balayeur impitoyable, le réveil a tout poussé à l'égout.
Renard, Journal,1905, p. 962. B.− Balayeuse, subst. fém. 1. TECHNOL. Machine qui assure le balayage des chaussées macadamisées : 5. Il gambada tout le long du chemin, mais elle ne voulait pas qu'il la reconduisît jusqu'à sa porte. Il devint hardi, arrêta Désirée dans un coin où sont reléguées les balayeuses de la ville, ...
Huysmans, Les Sœurs Vatard,1879, p. 112. 2. HABILL. ,,Volant de soie cousu au bas et en dedans des jupes pour en préserver le bord, et ainsi nommé parce qu'il touche le plancher et le balaie quand la jupe est longue`` (Leloir 1961) : 6. − Monsieur l'Abbé, me disait le tailleur, ne trouvez-vous pas votre soutane un peu longue? Tournez-vous, je vous prie... Bon. Elle penche du côté gauche. C'est que vous inclinez l'épaule. − Monsieur, ma mère m'a dit : « Tu demanderas au tailleur de coudre une balayeuse au bas de ta soutane. »
Billy, Introïbo,1939, p. 34. 3. Arg. ,,Dernier train de nuit ramenant les permissionnaires au front`` (Fagus, 563 dans Esn. Poilu 1919). Balayeuse-raclette. ,, Ronde de police`` (Larchey dans Esn. Poilu 1919). À la balayeuse : 7. ... [tous ces braves,] qu'ils eussent coquette barbe « à la balayeuse » peignée en l'air, ou toute grise « à la savetière » qui ne croît que par les rivets, ...
G. d'Esparbès, Le Roi,1901, p. 289. Rem. 1. Sous balayeuse, Nouv. Lar. ill. et Lar. 20enotent également ,,Tissu imprimé noir et blanc, en rayures.`` 2. Le sens de fabricant et vendeur de balais est attesté par Guérin 1892 (au xviies.) et par DG qui le signale comme ,,vieilli``. PRONONC. [εjœ:ʀ], fém. [-ø:z]. [bal] : ÉTYMOL. ET HIST. − xiiies. balaieor « celui qui balaye » (Digestes, ms Montpell., fo92d dans Gdf. Compl. : Balaieor de la maison); 1543 balieur (R. Estienne, Thesaur., ibid.); 1680 balaieur (Rich. : Balaieur [...] Celui qui fait et vend des balais de jonc, et de plumes [...] Quoi qu'on dise balier et balaïeur pour dire celui qui balie les maison, les ruës [...] Il est pourtant vrai qu'on ne dit que balaïeur, pour dire celui qui fait et vend des balais), balieur condamné par Trév. 1752; 1690 balayeur (Fur.); 1866 balayeuse « machine qui balaye les chaussées » (Lar. 19e).
Dér. de balayer*, a. fr. balier, balaier; suff. -eur2*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 106. BBG. − Benveniste (É.). Mécanismes de transpos. In : [Mél. Frei (H.)]. Cah. F. Sauss. 1969, no25, p. 49. − Darm. 1877, p. 48. |