| BALANÇOIRE, subst. fém. A.− Balançoire (à bascule). Planche longue et étroite reposant en son centre sur un appui ou un pivot fixe qui la laisse en équilibre et lui permet un mouvement alternatif de bas en haut et aux extrémités de laquelle s'assoient une ou plusieurs personnes qui se balancent soit par l'effet de leur poids, soit en frappant le sol des deux pieds : 1. ... les événements de ce monde ressemblent à ces balançoires que les enfants établissent sur une pièce de bois...
A. Daudet, Jack,t. 2, 1876, p. 242. B.− Planchette ou siège suspendu à deux cordes ou barres métalliques fixées soit à une branche d'arbre soit à un portique ou à toute autre barre d'appui, pouvant prendre un mouvement d'oscillation autour de l'axe de suspension et sur lequel se balancent une ou plusieurs personnes assises ou debout. Synon. vieilli escarpolette : 2. On trouvait de longs cheveux pris aux basses branches des arbres dans le jardin, de longs cheveux accrochés au portique où pendaient le trapèze et la balançoire.
Colette, La Maison de Claudine,1922, p. 114. 3. Thérèse l'entraînait. Il lui paya les balançoires, le manège, et puis encore les balançoires, on se tenait debout à la corde, tous les deux l'un près de l'autre, et le vent lui soulevait les jupes, à Thérèse, et il avait envie de lui caresser les jambes.
Aragon, Les Beaux quartiers,1936, p. 165. C.− Fig., fém. ou arg. 1. Arg., dans la lang. des comédiens. Faire la balançoire. ,,Ajouter à un rôle des saillies improvisées vulgairement appelées charges`` (Michel 1856) : 4. ... Melchior possédait un talent de lecture fort admiré (...) il se permettait des œillades interrogatives à son public (...) et ces ressources de jeu appelées par les acteurs des balançoires, expression pittoresque comme tout ce que crée le peuple artiste.
Balzac, Modeste Mignon,1844, p. 189. 5. 18 février. Entendu, aux bouffes-parisiens, croquefer, une chose inconcevable d'insanité, la pièce la plus gâteuse que j'aie encore vue, toute faite presque entièrement de balançoires d'acteurs n'ayant absolument aucun rapport avec ce qu'ils jouent.
E. et J. de Goncourt, Journal,1862, p. 1019. 2. Fam. Mystification, baliverne : 6. On en a assez, comme tu le disais l'année dernière, des vérités psychologiques et autres balançoires à la Bourget.
J. Rivière, Correspondance[avec Alain-Fournier], 1905, p. 50. 7. ... il ne croyait pas aux migraines féminines, et les tenait pour de simples comédies, ficelles ou balançoires : ...
Farrère, L'Homme qui assassina,1907, p. 125. 3. Expr. pop. Envoyer qqn à la balançoire. Balancer quelqu'un, se débarrasser de lui : 8. Irai-je tout de même dîner ce soir avec Léon Daudet chez Goncourt? Est-ce que je ne devrais pas envoyer toute cette académie à la balançoire? Oui, si j'étais riche.
Renard, Journal,1908, p. 1170. PRONONC. : [balɑ
̃swa:ʀ]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1530 balenchoeres « pièce de bois mise en équilibre sur un point d'appui, servant à se balancer » (Palsgr., 282 dans Gdf. Compl.); 1710 balançoire « id. » (Rich. : [...] Les petits garçons se divertissent à la balançoire).
Dér. de balancer*; suff. -oire (-oir*). STAT. − Fréq. abs. littér. : 124. BBG. − Gottsch. Redens. 1930, p. 302. − Jaberg (K.). Sprachwissenschaftliche Forschungen und Erlebnisse. Bern, 1965, p. 38, 78. − Jaberg (K.). Zu den französischen Benennungen der Schaukel. Vox rom. 1946, t. 8, pp. 3-4. − Sain. Lang. par. 1920, p. 387, 454. − Wexler (P.-J.). Pour l'ét. du vocab. des vaudevilles. In : [Mél. Cohen (M.)]. The Hague-Paris, 1970, pp. 210-211. |