| BAGARRER, verbe. A.− Emploi pronom. Se disputer, se battre, se quereller : 1. Il y a deux ivrognes qui se bagarrent de l'autre côté de la rue.
Montherlant, Malatesta,1946, III, 2, p. 484. − Au fig. Se bousculer : 2. Le taxi repart 25 rue de Chateaudun le chauffeur a l'adresse dans la mémoire il la garde juste le temps qu'il faut mais c'est tout de même un drôle de boulot... Et quand il a la fièvre quand il est noir quand il est couché le soir des milliers et des milliers d'adresses arrivent à toute vitesse et se bagarrent dans sa mémoire...
Prévert, Paroles,1946, p. 62. B.− Emploi intrans. 1. [Dans une guerre] Bagarrer dur. Barouder, combattre farouchement : 3. Ce jour-là ça bagarrait dur en lignes... « la Volige » me considérait comme un bleu dans le métier ... En général ça commençait surtout à la nuit, notre boulot, et c'étaient de petites virées vers des coins où il faisait plutôt chaud...
P. Vialar, La Mort est un commencement,Les Morts vivants, 1947, p. 381. 2. [Dans une compétition sportive] :
4. ... Bronn sait qu'il doit... vaincre par K.-O. Alors, vous voyez, il « bagarre ».
L'Auto,15 mai 1934, p. 1 (A. O. Grubb, French sports neologisms, 1937, p. 17). 3. Plus gén. Lutter, batailler pour vaincre, se disputer : 5. On ne vit pas une journée, deux journées entières de suite dans la jeunesse et dans la force, au milieu de la nature, bondissant, bagarrant, vainquant les autres par son corps, sans voir le monde d'autre façon que ne le voient ceux qui n'ont pas goûté de ce vin.
Montherlant, Les Olympiques,1924, p. 302. − Au fig. [En parlant d'un air de musique] Lutter pour arriver à se faire entendre : 6. [La Marseillaise] rageait et bagarrait dans une cacophonie de cuivres terribles et de tambours monstrueux.
G. d'Esparbès, La Guerre en sabots,1914, p. 114. 1reattest. 1905 intrans. (G. d'Esparbès, La Grogne, p. 52); dér. de bagarre*, dés. -er. − [bagaʀe]. − Fréq. abs. littér. : 12. |