| BADAUDERIE, subst. fém. A.− Action de faire le badaud, curiosité un peu niaise : 1. Le seul trait du caractère parisien que l'on soit autorisé à regarder comme ineffaçable, c'est cette espèce de curiosité, un peu niaise, si nous osons le dire, pour laquelle on a inventé le nom de badauderie : ...
Jouy, L'Hermite de la Chaussée d'Antin,t. 1, 1811, p. 140. 2. Comme les affaires étaient suspendues, l'inquiétude et la badauderie poussaient tout le monde hors de chez soi.
FlaubertL'Éducation sentimentale,t. 2, 1869, p. 118. 3. La plupart des découvertes scientifiques, qui ont successivement émerveillé la badauderie académique, entre 1789 et 1914, sont comparables à un feu d'artifice...
L. Daudet, Le Stupide XIXes.,1922, p. 261. − Partic. ,,Action, propos de badaud`` (Lar. 19e). Ce que vous dites, ce que vous faites là est une franche badauderie (Ac. 1798, 1878, Lar. 19e). B.− P. ext., péj. Esprit grégaire et imitateur, dénué de jugement. Une impardonnable badauderie, donner dans la badauderie : 4. Indifférents ou dupes, il nous faut payer les folies que nous avons laissé passer sans protester, ou que nous avons approuvées par ignorance ou badauderie.
Viollet-Le-Duc, Entretiens sur l'archit.,t. 2, 1872, p. 398. PRONONC. ET ORTH. : [badodʀi]. Durée mi-longue sur la 2esyll. ds Barbeau-Rodhe 1930. (Pour une durée longue, cf. Land. 1834, Gattel 1841, Nod. 1844, Fél. 1851 et Littré). Fér. 1768, Fér. Crit. 1787 et Land. 1834 notent longue également la syll. finale. ÉTYMOL. ET HIST. − 1547 « niaiserie » (Noël du Fail, Propos rustiques, p. 34, Paris, éd. Assézat, 1874 : Que si vous tombez en quelque maladie, vous ne cherchez clisteres, purgations, saignees, et telles badauderies); av. 1679 « caractère du badaud » (Retz, III, 60 ds Littré : Nous allâmes au Palais-Royal où la badauderie des courtisans m'étonna plus que celle des bourgeois); 1690 (Fur. : Badauderie ... Action de badaud).
Dér. de badaud*; suff. -erie*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 21. |