| AZULEJO, subst. masc. ARTIS. Carreau de faïence émaillée, originellement de fabrication arabe, orné de dessins le plus souvent de couleur bleue et employé au revêtement des murs au Portugal et en Espagne : Les azulejos d'émail, joyeux et simples avec leurs blancs crus, leurs bleus paon, leurs verts aux reflets roux, qui recouvraient les vasques, et les bancs, et les murs, et les marches montant d'un jardin à l'autre, la jeunesse des feuillages vert lumière, les troncs d'arbres blanchis à la chaux, le rose saumon des briques en bordure des allées ardentes étendaient un grand tapis pimpant et diapré, comme glacé de fraîcheur.
Montherlant, Les Bestiaires,1926, p. 464. PRONONC. ET ORTH. : [azulexo]. Pour la prononc. de u par [u] cf. Fouché Prononc. 1959, p. 207 : ,,on prononce [u] dans les mots espagnols : azulejos, chulo, muleta``. Les dict. du xixes. (Lar. 19e, Pt Lar. 1906) indiquent la prononc. : -zou-lé-joss ([-ʒ
ɔs]) et enregistrent la vedette au plur. azulejos. ÉTYMOL. ET HIST. − 1848 archéol. (Mérimée, Histoire de Don Pèdre Ier, roi de Castille, p. 239 : Suivant la tradition conservée par les portiers de l'Alcazar, le Maître aurait été assassiné dans la salle des azulejos − mosaïques en faïence −).
Empr. à l'esp. azulejo « petit carreau de faïence » attesté dep. 1490 (A.-F. de Palencia, Universal Vocabulario en latín y en romance, 496 b d'apr. Cor., t. 1), d'orig. incertaine. La forme de l'anc. port. azurecho ne peut s'expliquer à partir d'un empr. à l'esp. azulejo qui serait lui-même dér. de azul « bleu ». Peut-être le port. et l'esp. sont-ils tous deux empr. à un dimin. de l'ar. zúlug « pierres lisses » (Cor. t. 1 et Mach. t. 1) mais ce dernier mot est rare en arabe. STAT. − Fréq. abs. littér. : 12. BBG. − Bach.-Dez. 1882. − Gay t. 1 1967 [1887]. |