| AVIATION, subst. fém. A.− Déplacement aérien à l'aide d'avions*, d'hélicoptères, etc. Synon. navigation aérienne.Accident, appareil, terrain d'aviation : 1. Dans sa chambre à lui [l'oncle Édouard], il y avait comme embellissement, des séries entières de cartes, épinglées en éventails, en fresques, en guirlandes... Les « Rois du volant » ... les « Rois de la pédale » et les « Héros de l'aviation » ...
Céline, Mort à crédit,1936, p. 395. 2. Près de quarante ans se sont écoulés entre les débuts de l'aviation et l'établissement de lignes aériennes commerciales régulières au-dessus de l'Atlantique, ...
Goldschmidt, L'Aventure atomique,1962, p. 205. − P. anal., littér. : 3. De là l'immense effort pour secouer le joug et conquérir l'espace. De là les merveilleux systèmes de dissémination, de propulsion, d'aviation, que nous trouvons de toutes parts dans la forêt et dans la plaine; entre autres, (...) : l'hélice aérienne ou samare de l'Érable, (...), la machine à planer du Chardon, du Pissenlit, du Salsifis; ...
Maeterlinck, L'Intelligence des fleurs,1907, p. 6. B.− P. méton. 1. Organisme assurant le déplacement aérien et comprenant un ensemble d'appareils d'aviation, d'organes de commandement ou d'administration, de personnels spécialisés y afférents et d'installations au sol. Synon. aéronautique.L'aviation civile, militaire; compagnie d'aviation. SYNT. Aviation commerciale, marchande, postale. ♦ Aviation privée, de tourisme. Navigation aérienne pratiquée, à titre personnel, par des pilotes amateurs. Rem. Attesté ds Rob., Lar. encyclop., Quillet 1965. ♦ Aviation sanitaire. Branche de l'aviation spécialement équipée pour transporter des blessés et des malades (attesté ds Rob., Lar. encyclop.). 2. Spéc., ARM. Même sens. Camp, général d'aviation; servir dans l'aviation : 4. J'allais le mépriser quand la guerre arriva. François s'engagea aussitôt dans l'aviation.
Drieu La Rochelle, Rêveuse bourgeoisie,1939, p. 328. 5. ... l'aviation (aviation embarquée et aviation côtière de patrouille) joua un rôle décisif dans les opérations qui, d'avril à août 1943, entraînèrent l'effondrement de l'offensive sous-marine allemande.
H. Le Masson, La Mar.,1951, p. 11. SYNT. Aviation d'appui, d'assaut, d'intervention, tactique. Formation aérienne qui intervient aux côtés de l'armée de terre dans une bataille de surface (attesté ds Rob., Lar. encyclop., Quillet 1965, Lar. encyclop. Suppl. 1968). Aviation de bombardement. Groupe d'avions qui ont pour mission de lancer des bombes sur des objectifs repérés (cf. Foch, Mémoires, t. 2, 1929, p. 154). Aviation de chasse. Ensemble d'avions chargés d'attaquer les avions d'observation ennemis (attesté ds Rob., Dub.). Aviation de combat. Ensemble des aviations de bombardement, de chasse, de reconnaissance (attesté ds Rob., Lar. encyclop. Suppl. 1968). Aviation de défense aérienne, d'interception. Force aérienne qui protège un territoire contre les raids de l'aviation ennemie (attesté ds Quillet 1965). Aviation d'observation, de reconnaissance, de renseignement. Formation aérienne qui a pour mission de renseigner sur les manœuvres d'une armée ennemie (attesté ds Rob., Lar. encyclop.). Aviation embarquée. Ensemble des avions qui ont pour base un navire de guerre (croiseur, cuirassé, porte-avions, etc.) (cf. Gruss 1952 et ex. 5). Aviation maritime. Groupe d'avions au service de la marine de guerre. Aviation tactique. Ensemble de forces aériennes qui interviennent aux côtés de l'armée de terre (cf. aviation d'appui; Lar. encyclop., Quillet 1965). Aviation stratégique. Formation aérienne chargée de détruire le potentiel de guerre ennemi (cf. P. Billotte, Considérations stratégiques, 1957, p. 4204). 3. Personnel d'aviation en tant que corps social : 6. Les clubs correspondent à cette division en clans, souvent invisibles pour l'étranger, qui caractérise la vie anglaise et londonienne : ainsi l'aviation ne fréquente pas le reste de l'armée, le 10ehussards, suprêmement chic, ne fréquente pas le 9ehussards, etc...
Morand, Londres,1933, p. 200. C.− Domaine industr.Technique concernant les appareils d'aviation. Travailler dans ou pour l'aviation. 1. D'aviation. Qui est relatif à l'équipement ou à la fabrication d'avions. Moteur d'aviation (synon. plus fréq. moteur d'avion), usine d'aviation. 2. De l'aviation. Qui est relatif aux produits de l'industrie aéronautique. Salon de l'aviation. PRONONC. : [avjasjɔ
̃]. ÉTYMOL. ET HIST. − 1863 néol. (La Landelle, Aviat., ds Guilb. Aviat., p. 468, 1022 : L'analogie nous a conduit M. Ponton d'Amécourt et moi à créer le verbe avier, synonyme de voler dans les airs et ses dérivés aviation, aviateur, aviable, aviablement, ef, ou ave, mais qui nous ont fourni les diminutifs avicelle et avicule).
Formé sur le verbe *avier créé par convention et qui semble avoir connu une certaine vogue en milieu aviateur (cf. avionnerie, citat. de C. Ader 1890), lui-même dér. du rad. du lat. avis « oiseau »; suff. -ation (-tion*). STAT. − Fréq. abs. littér. : 333. Fréq. rel. littér. : xixes. : néant; xxes. : a) 63, b) 1 378. BBG. − Barr. 1967. − Darm. 1877, p. 200. − Deauville (S.). Aux orig. du vocab. de l'aviat. Vie Lang. 1970, pp. 350-353. − Duch. 1967, § 9. − Électron. 1963-64. − Gruss 1952. − Guilb. Aviat. 1965. − Lar. comm. 1930. − Porot 1960. − Réau-Rond. 1951. − Réau-Rond. Suppl. 1962. − Rétif (A.). Vocab. de l'aviat. Vie Lang. 1971, p. 205. − Spr. 1967. |