| AVANTAGER, verbe trans. I.− Emploi trans. A.− Donner un avantage à quelqu'un. Synon. favoriser.,,Le ciel et la nature l'avaient extrêmement avantagé, l'avaient avantagé de beaucoup de grâces`` (Ac. 1798) : 1. − Mort : Verdet (d'Avignon), homme éminent, avantagé de tous les dons de la nature, de l'esprit et de la fortune, remarquable à tous égards, me dit-on, comme physicien, helléniste, mathématicien, l'homme régulier, sage, laborieux, pur...
Amiel, Journal intime,1866, p. 313. 2. Mignot, questionné de nouveau, perdit la tête, sanglota : lui, n'était pas coupable, c'était Albert qui lui envoyait ses maîtresses; d'abord, il les avantageait simplement, les faisait profiter des occasions; puis, quand elles finissaient par voler, il était trop compromis déjà pour avertir ces messieurs.
Zola, Au Bonheur des dames,1883, p. 713. − DR. [Dans un partage, un testament] :
3. Il ne savait donc rien, il avait simplement des promesses en faveur de leur fils Gustave, que son grand-père souvent parlait d'avantager, pour les récompenser de l'avoir pris chez eux. En tout cas, s'il existait un testament, on le trouverait.
Zola, Pot-Bouille,1882, p. 200. B.− Mettre en valeur la personne physique, les attraits naturels : 4. Servet tourna un instant autour du père : − Eh bien! vrai, la robe te va mal. Il en est qu'elle avantage; elle te diminue, au contraire. Tu sembles plus petit qu'autrefois...
Estaunié, L'Empreinte,1896, p. 179. 5. Dès après son mariage, Honoré ne se dissimulait pas qu'il n'y avait rien dans le corsage de sa femme qui fît plaisir à la main. (...) Il eût mieux aimé qu'Adélaïde fût avantagée de tous les côtés, mais puisqu'elle était sa femme il n'allait pas chercher midi à quatorze heures, il l'aimait comme ça.
Aymé, La Jument verte,1933, p. 65. II.− Emploi pronom. A.− Emploi réfl. Se mettre en valeur, se donner des éloges, se vanter : 6. Ce que j'en dis va paraître bien enfantin. Peu m'importe. Je ne tiens pas à m'avantager, et ce que j'expose le plus volontiers, je crois que ce sont mes faiblesses.
Gide, Journal,Feuillets, 1937, p. 1290. Rem. Lar. 19enote comme ,,vieilli`` le sens : ,,prendre avantage; se prévaloir d'une chose`` cependant il paraît être vivant au Canada : 7. Il a passé une heure à s'avantager.
Canada1930. B.− Emploi réciproque, DR. Se faire réciproquement des avantages : 8. 1840. Nulle société universelle ne peut avoir lieu qu'entre personnes respectivement capables de se donner ou de recevoir l'une de l'autre, et auxquelles il n'est point défendu de s'avantager au préjudice d'autres personnes.
Code civil,1804, p. 332. PRONONC. ET ORTH. : [avɑ
̃taʒe], j'avantage [ʒavɑ
̃ta:ʒ]. Pour la conjug. cf. abroger. ÉTYMOL. ET HIST. − xiiies. avantagier « avoir l'avantage » (Sept sages, Rome, p. 181, éd. G. Paris ds Gdf. : Tus deux montarent a cheval et de commencement se toucharent asprement et se tindrent longement sans guere avantagier l'un sus l'aultre) − xvies., ibid.; 1468 avantager « avancer, pousser vers une bonne fin » (Chastellain, III, 311, 24 ds K. Heilemann, Der Wortschatz von G. Chastellain nach seiner Chronik, Leipzig, 1937, p. 298 : leur querelle alors avoit estre beaucoup avantagée à l'encontre du duc de B.); xves. « donner un avantage à qqn (en matière de succession) » (Comm., VII, 7 ds Littré : Et monstroit le vouloir advantager, comme s'il eust esté son fils).
Dér. de avantage*; dés. -er. STAT. − Fréq. abs. littér. : 66. BBG. − Bél. 1967. − Canada 1930. − Herb. 1961, pp. 46-47. |