| AVAL1, subst. masc. et adv. A.− Subst. masc. [En un point déterminé d'un cours d'eau considéré comme descendant depuis sa source] Partie comprise entre ce point et l'embouchure. Anton. amont : 1. ... la pente du lit (...) est exprimée par une courbe continue, sans ressauts, à courbure progressivement croissante de l'aval à l'amont.
A. de Lapparent, Abr. de géol.,1886, p. 26. SYNT. Marcher, naviguer, venir d'aval ou en aval; eau, bief, pays, terre d'aval. − P. ext. (D')aval. Ce qui est plus bas, inférieur : 2. Un mince ruisseau jaillit sous les fougères et les herbes suspendues et se glisse dans un cassis à bords vifs taillés en travers du sentier; ensuite, il s'éparpille en éventail dans les pâturages d'aval.
Abellio, Heureux les pacifiques,1946, p. 103. − P. métaph. : 3. ... filialité et paternité forment en effet un unique rapport à deux pôles qui est pressenti dans sa totalité quand j'aborde ce lien vivant par l'une ou l'autre de ses extrémités; c'est ainsi que la sexualité tournée vers l'aval de ma vie est une évocation rétrospective de l'amont de ma vie.
Ricœur, Philos. de la volonté,1949, p. 414. − MAR. Vent d'aval. ,,Le vent d'aval est, par rapport à une côte, le vent du large; par rapport au courant d'une rivière, c'est le vent qui vient du bas de la rivière`` (Jal. 1848). − Loc. [En parlant d'un cours d'eau, d'un repère sur son parcours] En aval (de). Au-dessous (de), vers le bas : 4. Depuis l'aube, des caravanes s'avancent de tous les points de l'horizon. Il en sort à flots de la ville qu'elles ont traversée, venant du nord et de l'ouest; il en descend par la route d'arbres qui relie Mérida à la campagne sévillane; il en vient tout au long du fleuve, en aval et en amont du pont, longs cortèges de cavaliers, troupeaux innombrables que poussent devant eux des paysans montés sur des mules.
T'Serstevens, L'Itinéraire espagnol,1933, p. 186. − Au fig. [En parlant d'un processus écon. ou autre] Dans une phase tardive, relativement éloignée du début : 5. Le jeune critique [Sainte-Beuve] étendait les dimensions de la grande poésie dans le temps, en amont jusqu'à Ronsard, en aval jusqu'à Hugo.
Thibaudet, Hist. de la litt. fr. de 1789 à nos jours,1936, p. 287. B.− Adv. vieilli. Aller, marcher, descendre aval. Un des bateaux allait amont et l'autre aval (Littré). PRONONC. ET ORTH. − 1. Forme phon. : [aval]. 2. Homogr. : aval2. Ortho-vert 1966, p. 101, note que le plur. est inusité. ÉTYMOL. ET HIST.
I.− Adv. a) ca 1100 « vers le bas » (Roland, éd. Bédier, 2235 Guardet aval e si guardet amunt); ,,ne se dit guère que des batteaux, et de ce qui est porté sur les rivières`` dep. 1694, Ac.; qualifié de ,,v. lang.`` par Ac. Compl. 1842; ca 1260 loc. adv. en aval « vers le bas » (Brunet Latin, Trésor, éd. Chabaille 148, ds T.-L. : nature... ordone toutes les choses dou ciel en aval); b) 1160-70 loc. adv. aval le vent « en suivant le cours du vent » (Béroul, Tristan, éd. E. Muret, 36 ds T.-L.); xives., ibid.; ca 1180 a-val l'aigue « en suivant le cours de l'eau. » (M. de France, Fables, 96 ds Dict. hist. Ac. fr., t. 4, p. 563 b); 1548 Aval l'eau « qui périclite » (E. de La Planche, trad. des Cinq premiers liv. des Annales de Tacite, L. V, p. 186 ds Hug.); cf. aussi a vau.
II.− Subst. 1534 « côté vers lequel descend un cours d'eau » (Mai 1534, ap. Mantellier, II, 333 ds Gdf. Compl. : Voyages a pays d'amont et d'aval); 1379 vent d'aval « vent du sud-ouest » (J. de Brie, Bon Berger, éd. Lacroix, 50 ds T.-L.).
Composé de à* et val*. BBG. − Barber. 1969. − Baudr. Pêches 1827. − Baulig 1956. − Bouillet 1859. − Chesn. 1857. − Colas-Cab. 1968. − Dainv. 1964. − Darm. Vie, 1932, p. 132. − Duch. 1967, § 19. − Forest. 1946. − Foulet (L.). In : [Mél. Ford (J. D. M.)]. Cambridge (Mass.), 1948, pp. 25-52. − Foulet (L.). L'Effacement des adv. de lieu. Sus, jus, aval, amont, haut, bas. Romania. 1946, t. 69, pp. 33, 79. − Gautrat Ski 1969. − George 1970. − Goug. Mots t. 1, 1962, pp. 59-60. − Gruss 1952. − Jal 1848. − Jossier 1881. − Le Clère 1960. − Pierreh. Suppl. 1926. − Pollet 1970. − Privat-Foc. 1870. − Remig. 1963. − Siz. 1968. − Soé-Dup. 1906. − Will. 1831. |