| AVACHISSEMENT, subst. masc. Action d'avachir, de s'avachir, résultat de cette action. A.− [En parlant d'un objet, et spéc., de cuirs, d'étoffes] Usure, déformation : 1. Il s'agit bien de vêtements! D'ailleurs, sur le chapitre vêtements aussi, vous vous trompez : regardez-les. Vous sortez des ronces, et ils n'ont aucune éraflure. Je cherche en vain sur eux l'avachissement qu'ont les tissus des meilleures marques le jour où on les étrenne.
Giraudoux, Amphitryon,1929, I, 5, p. 51. − P. anal., péj. [En parlant de pers. et notamment de femmes] Déformation (par amollissement) du corps, des muscles : 2. Il dit : « le ventre, ce n'est pas une simple affaire de graisse et d'avachissement, c'est une déformation morale. On prend du ventre quand l'esprit se relâche et consent à la décadence ». M. Rohner ne consent point.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Les Maîtres, 1937, p. 90. B.− Au fig., péj. et pop. Perte ou manque d'énergie et de vigueur; relâchement, laisser-aller : 3. ... Taine est monté dans son verbiage comme un prédicateur d'Écosse, en promenade, monte dans sa petite chaire portative de bois. (...) Il veut qu'on réagisse contre ces états d'avachissement et de paresse qui lui semblent le signe des siècles qui descendent la pente d'une civilisation.
E. et J. de Goncourt, Journal,1864, p. 14. 4. Je ne sais plus rien, je n'ose plus rien. Avachissement, ramollissement, impuissance.
Amiel, Journal intime,1866, p. 164. 5. Expliquerons-nous cet étrange parti pris de l'auteur de Pot-Bouille? Dira-t-on que c'est qu'il goûte la force par-dessus toutes choses et que rien n'est plus fort que ce qui est aveugle, rien n'est plus fort que les instincts de l'animalité ni que la veulerie et l'avachissement...
Lemaitre, Les Contemporains,1885, p. 266. Rem. 1. Noté ds les dict. seulement à la fin du xixes. (Nouv. Lar. ill.). 2. 1reattest. (supra ex. 3); dér. du rad. du part. prés. de avachir*, suff. -ment1*. PRONONC. : [avaʃismɑ
̃]. STAT. − Fréq. abs. littér. : 25. |