| AURICULAIRE, adj. et subst. I.− Adjectif A.− Qui se rapporte ou appartient à l'oreille; qui s'y apparente par la forme, par la position : 1. « Il est bien mort, dit Scapin se relevant d'un air découragé, l'oreille est froide et le pouls de la veine auriculaire ne bat plus... »
T. Gautier, Le Capitaine Fracasse,1863, p. 164. SYNT. Pavillon, point, conduit auriculaire; artères, muscles, nerfs auriculaires; plumes auriculaires (cf. auricule C 1); maladies, remèdes auriculaires. − P. ext., rare, vieilli. Relatif au phénomène de l'audition (perception, transmission orale, etc.). Synon. auditif : 2. ... sans doute je puis bien desirer de prolonger ou de renouveler une sensation visuelle, ou tactile, ou auriculaire, ou olfactive, tout comme la sensation d'un mouvement; mais si je suis supposé ignorer tout, et le mouvement, et les êtres, et moi-même, je ne puis rien faire en conséquence de ce desir : car je ne puis pas le satisfaire immédiatement.
Destutt de Tracy, Éléments d'idéologie,Idéologie, 1801, p. 138. − P. ext. ♦ Témoin auriculaire (p. oppos. au témoin oculaire). Celui qui a entendu de ses propres oreilles les déclarations qu'il dépose : 3. Nul de nous ne conteste que l'enseignement de Jésus se soit transmis tout d'abord oralement. Mais pourquoi plus tard, a-t-on jugé nécessaire, indispensable, de rédiger les évangiles? C'est précisément parce que les témoins oculaires et auriculaires de Jésus-Christ et leurs premiers disciples devaient disparaître les uns après les autres.
M. Bœgner, Foi et vie,1936, p. 126. ♦ Confession auriculaire (p. oppos. à la confession publique). Aveux que l'on fait de ses propres péchés à l'oreille d'un prêtre : 4. Au cours de l'histoire, (...) (la confession auriculaire a relayé tardivement l'aveu et la réconciliation publics, qui n'intervenaient que dans des cas extrêmes; ...).
Philos., Relig., 1957, p. 3814. ♦ Diphtongue auriculaire, ou diphtongue véritable (p. oppos. à la diphtongue oculaire). Qui fait entendre un son unique. Qui permet d'entendre le son distinct des deux voyelles qui la composent. B.− ANAT. Relatif aux oreillettes du cœur : 5. L'étude du cardiogramme normal nous permet de comprendre le fonctionnement du cœur. Pendant la diastole, les oreillettes et le ventricule, décontractés, se remplissent du sang arrivé par les veines. Puis la contraction des oreillettes presse sur le sang et le chasse dans le ventricule. Celui-ci se contractant à son tour, expulse le sang vers le bulbe artériel et les artères. Systole auriculaire, systole ventriculaire et diastole constituent une révolution cardiaque, qui se reproduit rythmiquement.
H. Camefort, A. Gama, Sc. nat.,1960, p. 195. SYNT. Appendice, canal, systole, diastole, cloison, paroi, cavité auriculaire. II.− Subst. masc. A.− Le plus petit des cinq doigts de la main, celui qui peut s'introduire facilement dans le conduit de l'oreille : 6. La main était blême et bouffie. Une grosse chevalière à camée étranglait l'un des doigts. Avec l'ongle de l'auriculaire, courbe, corné, interminable, tel celui d'un mandarin, M. Larminat explorait fréquemment son conduit auditif.
G. Duhamel, Chronique des Pasquier,Le Combat contre les ombres, 1939, p. 88. − Emploi adj., rare. Le doigt auriculaire. B.− BOT. Genre de champignon de la famille des hyménomycètes, dont l'espèce la plus commune, l'auriculaire mésentérique, croît sur le tronc des vieux arbres. Rem. ,,Renferme [les champignons] qui ont la forme d'une oreille`` (Besch. 1845). PRONONC. : [oʀikylε:ʀ] ou [ɔ-]. [ɔ] ouvert ds Passy 1914, Barbeau-Rodhe 1930 et Harrap's 1963. [o] fermé ds Dub. (cf. les dict. hist.). Pt Rob. et Warn. 1968 donnent les deux possibilités de prononc. Pour [o] ou [ɔ], cf. augmenter. ÉTYMOL. ET HIST.
I.− a) 1532 doigt auriculaire (Rabelais, Pantagruel, éd. Marty-Laveaux, XIX, p. 35); d'où 1866 subst. auriculaire (Lar. 19e); b) 1561 confession auriculaire (Calvin, Comm. s. l'harm. evang., fo700 vods Gdf. Compl.); c) 1690 témoin auriculaire (Fur.).
II.− 1824 anat. « qui concerne les oreillettes du cœur » (Nysten).
I empr. au lat. auricularius, méd. « qui a rapport à l'oreille » (Celse, 5, 28, 12, p. 215, 32 ds TLL s.v., 1496, 25); cf. lat. médiév. auricularius, subst. « confesseur » (1204-09, Arnold. Lub., Chron., 3, 8, p. 150, 24 ds Mittellat. W. s.v., 1252, 14); II dér. de auricule*; suff. -aire*. STAT. − Fréq. abs. littér. : 39. BBG. − Baillon t. 1 1876. − Bouillet 1859. − Chevallier 1970. − Foi t. 1 1968. − Garnier-Del. 1961 [1958]. − Goug. Mots t. 2 1966, p. 16. − Gramm. t. 1 1789. − Littré-Robin 1865. − Marcel 1938. − Méd. 1966. − Méd. Biol. t. 1 1970. − Nysten 1824. − Privat-Foc. 1870. |